Dans tous les médias (nationaux et étrangers) que les Algériens reçoivent, il n'est question que de la «nécessité» de se faire vacciner. Pourtant, des pays (gouvernements et populations), et non des moindres, pensent le contraire. Un black-out contraire à l'éthique professionnelle mais qui a ses raisons. Explications... Il n'est jamais inintéressant d'avoir le maximum d'informations sur un événement pour mieux le comprendre. Il est même plus qu'intéressant d'avoir sur l'événement des informations que ne répercutent pas les médias occidentaux. Parmi ces «silences radio» nous avons d'abord relevé l'information qui fait état du refus du gouvernement polonais d'acheter le vaccin contre la grippe A. La presse polonaise rapporte à cet effet que le gouvernement avait, dans un premier temps, envisagé d'acheter 4 millions de vaccins contre la grippe A (H1N1) avant de se raviser malgré de fortes pressions de la commission européenne. Ce à quoi le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a répliqué, non sans ironie, que «le respect qu'il a pour la commission européenne et sa capacité à prendre des décisions en urgence n'empêchera pas la Pologne d'exprimer ses critiques et d'évaluer calmement les informations venant de plusieurs sources à propos de la grippe A et des vaccins». C'était le 6 novembre dernier lors d'une conférence donnée par le Premier ministre polonais au Parlement européen. Tusk va plus loin dans ses propos en ajoutant que «tout le monde comprend de quoi il s'agit». Les présents à la conférence ont vite compris qu'il faisait allusion aux énormes profits potentiels qui poussent les industriels en général «à des actions inhabituelles» lorsqu'il s'agit de gros marchés. «Pourquoi l'industrie pharmaceutique en particulier ferait-elle exception à la règle?» s'est-il demandé. Il rejoint en cela ceux pour qui «les vraies raisons de l'hystérie autour de cette grippe sont comprises dans le big business politico-sanitaire». Ils lui ont même donné un nom, celui de la «grippe Sarl». Vous l'aurez compris, c'est tout simplement en référence à cette responsabilité que ne veulent pas assumer les laboratoires. Du style, à prendre ou à laisser. Reste plus que les Etats pour assumer cette responsabilité en cas d'effets indésirables graves liés à la vaccination. Un cas de ce type a eu lieu en France. Le 12 décembre dernier, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a communiqué une information selon laquelle un enfant de 9 neuf ans est décédé en Auvergne quatre jours après avoir été vacciné contre la grippe A. Une autopsie légale a été effectuée le 10 décembre, à la demande du parquet du Puy-en-Velay dont les résultats ne sont pas encore connus. Il faut juste souligner que le drame a eu lieu le 8 décembre. Il aura donc fallu quatre jours à l'agence pour rendre publique l'information. Une information que les médias ont évité de répercuter. Sans commentaires! Même pas pour reprendre les révélations faites par la presse autour des liens du chef de l'Etat français avec le groupe pharmaceutique Sanofis, ni du passé de «déléguée médicale durant 20 ans» de la ministre française de la Santé, Roselyne Bachelot. Ni de son usine de médicaments basée en Guinée. Ni de sa pharmacie qu'elle a revendue avant d'entrer au gouvernement. Ce qui fait beaucoup de liens avec l'industrie du médicament. Revenons aux autorités polonaises pour préciser que la ministre de la Santé, le Docteur Eva Kopacz, ne s'est nullement laissé intimider par une menace de plainte qui lui a été faite par un responsable des «droits des citoyens» à qui elle a rétorqué «les administrer (les vaccins) massivement, c'est cela qui serait jouer avec la santé de la population». La ministre sait de quoi elle parle pour avoir été praticienne 20 années durant. Et comme pour montrer que la menace ne l'impressionne pas du tout, elle recommande mi-figue, mi-raisin aux 38 millions de citoyens polonais «le thé associé au jus de framboise pour lutter efficacement contre la maladie (le virus H1N1)». Aux dernières nouvelles, la Pologne campe sur ses positions. Le cas de l'Allemagne est également intéressant. Pour ses 82 millions d'habitants, ce pays avait commandé 50 millions de doses de vaccin contre la grippe A. Quelques jours après la campagne de vaccination, le ministre allemand de la Santé, Philip Rösler, a déclaré que «seuls 5% de la population avaient accepté de se faire vacciner». Aussitôt, les Etats régionaux allemands ont demandé au pouvoir fédéral de revendre les doses excédentaires. Lequel pouvoir fédéral a répondu favorablement à la demande des régions. Ce qui veut dire que la campagne de vaccination est stoppée et qu'il ne reste plus à l'Allemagne que de trouver repreneur pour lui éviter d'amputer son budget pour rien. Enfin et si le virus H1N1 venait à muter, ce que les scientifiques considèrent comme très probable, il faut savoir que les vaccins mis au point jusque-là n'auraient plus aucun effet. C'étaient là quelques-unes des informations qui se devaient de parvenir à notre opinion nationale, «embarqués» que nous sommes dans cette mondialisation de la «fièvre» bien malgré nous.