Les écoles risquent d'être paralysées pendant plusieurs jours si le syndicat maintient son mot d'ordre de grève. Le Conseil des lycées d'Algérie envisage d'entamer une grève dans le secteur de l'éducation. Ce syndicat appelle, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ses adhérents à cesser le travail à partir du 9 novembre prochain pour une durée indéterminée. Ce n'est pas la seule structure à choisir cette voie. Un autre appel à la grève a déjà été lancé le 5 octobre dernier par six syndicats autonomes dont le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Ce dernier a décidé d'entamer une grève cyclique d'une semaine à partir du 8 novembre prochain. Ce débrayage va paralyser les lycées à travers le territoire national. Une telle démarche est retenue dans l'espoir d'amener la tutelle à répondre favorablement aux doléances des syndicalistes. Les grèves à répétition reflètent le malaise récurrent au sein du secteur de l'éducation nationale. Il s'agit une fois de plus d'essayer de se faire entendre par le gouvernement. L'enseignement est une profession sinistrée en Algérie, assurent les syndicats autonomes de l'éducation. Un pouvoir d'achat qui ne cesse de se dégrader, des retraites jugées insuffisantes, un recours généralisé au personnel vacataire, des effectifs surchargés avec des moyennes de 44 élèves par classe sont autant de situations plutôt mal vécues par les enseignants. Dans son communiqué, le CLA plaide en faveur de «la revalorisation du point indiciaire à 191,5 DA afin d'atteindre un Snmg de 38.300 DA». Le CLA tient également à «la promulgation du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008». Selon la même source, ce nouveau régime devrait contenir, en plus des indemnités existantes «l'indemnité de panier et de transport, de récupération psychologique et d'acquisition de logement». Le syndicat appelle, en outre, à la modification du statut particulier des travailleurs de l'éducation afin qu'ils soient éligibles à «une promotion automatique tous les 5 ans pour valoriser l'ancienneté dans le métier». Dans le même document, il est aussi revendiqué «plus de prérogatives pour les commissions paritaires et les conseils de classes». Ce syndicat tient aussi à «mettre fin à la contractualisation». Il propose, à cet effet, l'intégration des contractuels sans condition ni concours. Ce syndicat réclame, aussi, «un reclassement des enseignants du technique et une retraite après 25 ans de service». Toujours selon le CLA, une école publique de qualité doit disposer de «construction de nouvelles écoles avec un effectif réduit par classe». Enfin, la même organisation demande «la création de nouveaux postes budgétaires ainsi qu'un allégement des programmes scolaires pour les élèves». Pour rappel, les membres du bureau national du Syndicat national autonome des professionnels de l'enseignement secondaire et technique ont aussi brandi la menace de recourir à une grève générale à l'image de celle de 2003. Le mouvement avait été déclenché après que la tutelle eut refusé d'ouvrir les négociations avec les représentants des deux syndicats autonomes, en l'occurrence, le CLA et le Cnapest. Ce débrayage avait suscité l'adhésion de l'écrasante majorité des enseignants du secondaire. Le gouvernement avait estimé que la grève était illégale tout en refusant de reconnaître la représentativité de ces deux syndicats. 90% des enseignants ont suivi le mot d'ordre de grève. La tutelle a avancé un taux de fonctionnaires en grève ne dépassant pas 24%. Les conflits sociaux s'invitent chaque année au milieu du débat donnant lieu à un bras de fer entre syndicats et gouvernement. De nombreuses heures de travail sont ainsi perdues au grand dam des élèves et de leurs parents.