Le département de Barkat s'est gardé de s'exprimer sur cette affaire. Le ministère de la Santé a refusé de s'exprimer sur la mort d'une femme-médecin quelques jours après sa vaccination à Sétif. En effet, lors d'un briefing organisé au siège du département de Barkat, le responsable de la communication a coupé court à toutes les interrogations et spéculations autour de cette affaire. «Il n'y aura aucun commentaire jusqu'à ce que les résultats de l'autopsie soient connus», a déclaré Slim Belkessam avant de souligner que «la mort de cette victime est survenue 30 heures après l'acte de vaccination, ce qui écarte l'hypothèse d'un choc anaphylactique». Il a ensuite ajouté que «les résultats finaux de l'autopsie nous donneront des réponses scientifiques quant aux causes du décès.» Ce dernier s'est produit la veille du Nouvel An, vers 23 heures. Le docteur Lilia Rezik, 35 ans, chef du service réanimation à l'hôpital de Sétif, s'est éteinte chez elle, moins de deux jours après s'être fait vacciner contre la grippe A. Depuis, la méfiance et les doutes qui entouraient le vaccin contre la grippe A, n'ont fait qu'empirer à quelques jours du début de la campagne de vaccination des femmes enceintes, prévue à partir de demain. Quelque 655.000 femmes sont concernées. «Sur un total de 850.000 femmes enceintes, plus de 655.000 seront vaccinées, d'après les données de base élaborées par les services de santé des wilayas», a-t-on indiqué hier. «La femme enceinte est la plus exposée au virus de la grippe A/H1N1 en raison de son état et de la vulnérabilité de son système immunitaire.» a expliqué le Dr Smaïl Mesbah. «Son affection par ce virus l'expose à deux risques: une difficulté respiratoire sévère et, dans certains cas, le décès», a-t-il ajouté pour souligner l'importance de la vaccination. En plus du dispositif précédemment mis en place pour le personnel médical, des unités mobiles ont été prévues pour vacciner les femmes enceintes hospitalisées, notamment dans les cliniques privées où aucun centre de vaccination n'est installé. S'agissant de la catégorie ciblée, ce sont les femmes enceintes de plus de 20 semaines qui sont prioritaires. «La vaccination de la catégorie de femmes qui sont aux 2e et 3e trimestres de grossesse, soit dépassant les 20 semaines de gestation, est fortement recommandée», selon le Dr Mesbah. La vaccination contre la grippe A est également recommandée pour les femmes enceintes de moins de 20 semaines, notamment celles souffrant de maladies chroniques. «Les femmes, qui ont moins de 20 semaines de grossesse et qui ont une pathologie chronique, obéissent aux critères généraux de vaccination», a ajouté le spécialiste. Et quels meilleurs arguments que les chiffres. Un total de 42 femmes enceintes ont contracté le virus H1N1 sur les 746 cas de grippe porcine confirmés en Algérie. Sur ce nombre, 11 ont trouvé la mort, soit le quart. Un taux élevé, selon le spécialiste qui préconise la vaccination comme meilleure protection.