Les transporteurs envisagent de durcir leur protestation. L'accalmie qui caractérise l'université de Béjaïa ces derniers temps risque d'être ébranlée par un grand mouvement de protestation des transporteurs universitaires. Moins d'une semaine après la visite du ministre de l'Enseignement supérieur, reparti de Béjaïa très satisfait des réalisations et du saut à la fois quantitatif et qualitatif qu'a réussi l'université de Béjaïa, cette dernière risque de connaître une sérieuse perturbation. À l'origine de cette grogne, le marché conclu par la direction des oeuvres universitaires avec un propriétaire de 25 bus de la wilaya de Sétif. Par conséquent, les propriétaires de bus de la wilaya de Béjaïa ont été écartés. «Nous n'accepterons jamais ce marché qui reste des plus douteux sur plusieurs plans. On ne peut pas accepter ce rejet après tant d'années de loyaux services. Nos bus sont notre gagne-pain. Ainsi on devient des chômeurs du jour au lendemain. Ce chômage est imposé par une soi-disant loi du marché», déclare un groupe de transporteurs qui ne veulent pas lâcher prise. Ils dénoncent les agissements du directeur des oeuvres universitaires de Béjaïa. Un des propriétaires de bus justifie cette révolte. Il a vendu son ancien bus en optant pour un crédit bancaire afin d'acheter un véhicule répondant aux critères du cahier des charges, relatifs à l'année de mise en circulation. «Voilà que je me vois écarté du marché alors que je dispose d'un bus acquis en 2006 d'une capacité de 80 places et que d'autres bus dépassent de loin 15 ans», dit-il. Les transporteurs envisagent de durcir leur protestation. Ils veulent interdire au nouveau prestataire d'exercer son activité. Ils attendent l'intervention du premier responsable de la wilaya et des autorités locales pour rectifier le tir. «Nous avons saisi les autorités pour dénouer le problème faute de quoi nous irons vers des actions musclées pour que nous soyons rétablis dans nos droits», disent-ils. De son côté, M.Athmane, le directeur des oeuvres universitaires de Béjaïa que nous avons contacté pour nous livrer sa version des faits, se réfère au Code des marchés publics. Il laisse la voie du dialogue ouverte quant à d'éventuelles réparations. «Nous avons agi selon le Code des marchés publics. Un avis d'appel d'offres national a été lancé et un cahier des charges a été établi par la commission des marchés. Les soumissionnaires retenus sont connus de tous. Je n'ai imposé personne et je n'ai pas le droit d'interférer dans le travail de la commission des marchés», nous déclare le responsable des oeuvres universitaires. Il se prononce sur d'autres questions liées au parc, à l'atelier de réparation et au nombre d'années de circulation des véhicules. «Nous avons procédé à la désignation des soumissionnaires retenus en optant pour les bus neufs. Quant au parc et à l'atelier de réparation, ce qui nous importe est que les propriétaires remplacent leurs bus en cas de panne», ajoute-t-il. «S'il y a des contestataires, ils ont le droit à un recours auprès de la commission de willaya présidée par le secrétaire général de wilaya pour réparation du préjudice en cas d'anomalies», conclut-il. Aussi, le transport des étudiants risque de connaître une paralysie totale dans les prochains jours.