Avant l'avènement du phénomène terroriste, la mission dévolue aux services de sécurité, tous corps confondus, était relativement aisée et n'exigeait pas de grands moyens humains et matériels contrairement à l'époque actuelle. Dès le début des années 90, les services de sécurité ont été amenés à réviser leur stratégie pour faire face à cette situation inédite. C'est ce qui a expliqué le recrutement massif d'agents de police au terme de stages n'excédant pas quelques mois. La méconnaissance de l'ennemi a poussé les forces de sécurité à recourir à d'autres procédés basés essentiellement sur le renseignement. Une façon de faire contribuer les citoyens et de cerner le problème du terrorisme, mais aussi de faire prendre conscience à la société civile des difficultés éprouvées dans l'identification des «égarés». Les moyens technologiques, tels que l'informatique, ont aidé les services de sécurité à réduire les capacités de nuisance des groupes terroristes. Il faut dire que l'ANP a apporté une contribution positive dans la lutte antiterroriste. Aujourd'hui, une autre forme de violence, mafieuse celle-là, a conduit les services de sécurité à élaborer d'autres schémas sécuritaires. Depuis le début de l'année, il y aurait environ 60.000 nouveaux policiers alors que des dizaines de commissariats ont été inaugurés tout récemment. Ces mesures visent à endiguer le terrorisme, mais aussi à contrecarrer les manoeuvres de certains milieux mafieux dont le pouvoir de nuisance n'est plus à démontrer. Combattre le gangs terrorisme exige des moyens humains et matériels très importants pour permettre l'exploitation des indices, parfois insignifiants, jusqu'à arriver à démanteler des réseaux entiers, le plus souvent gérés par de richissimes personnages «au- dessus de tout soupçon» et quelquefois «de connivence avec des éléments des forces de sécurité». Le quadrillage systématique des grandes villes au travers de ces nouvelles dispositions semble avoir porté ses fruits tels les récents démantèlements de réseaux terroristes activant à Alger. Les agents de la police scientifique relayés par ceux de la gendarmerie nationale sont contraints de faire face au gangstérisme, dont les réseaux sont interconnectés, ce qui rend leur tâche difficile. Devant cette criminalité dont l'argent est le corollaire par excellence, les services de sécurité ont entrepris de réadapter leurs stratégies en fonction de la conjoncture actuelle dominée par les événements politiques. Quand bien même les moyens logistiques et technologiques seraient performants, il demeure que sans une contribution active de l'institution judiciaire, il ne saurait y avoir de résultats concrets. La corruption, qui a touché toutes les couches de la société, vient, à juste titre, remettre en cause toutes tentatives d'enrayer le banditisme qui trouve son origine dans la misère sociale.