Les déclarations du premier responsable de la Santé pour expliquer le retard par les mesures de précaution, n'ont pas convaincu. Une semaine après son entame, la campagne de vaccination contre la grippe A suscite des réticences. Après le personnel de la santé, c'est au tour des femmes enceintes de tourner le dos au vaccin. Le retard enregistré dans l'opération de contrôle et d'analyses du premier lot importé et autres doutes quant à son efficacité, voire sa dangerosité, ont contribué à créer une confusion totale accompagnée d'une véritable méfiance des premiers concernés. En effet, le retard enregistré dans le démarrage de l'opération de vaccination contre la grippe A/H1N1 en Algérie, malgré la réception du premier lot de vaccin depuis le 7 décembre 2009 pour voir l'opération enfin entamée 23 jours après, soit le 30 décembre, a créé une confusion et un climat de suspicion surtout depuis la mort suspecte du médecin de Sétif. Les déclarations du premier responsable de la Santé pour expliquer le retard par les mesures de précaution, n'ont pas convaincu. Et depuis, les femmes enceintes, notamment à Béjaia, refusent de se faire vacciner. Pour preuve, hier à la clinique centrale d'accouchement de Béjaïa, le mouvement n'a enregistré aucun changement dans le fonctionnement régulier. «La campagne de vaccination se fait au niveau des PMI (polycliniques) uniquement. Notre clinique fait dans le suivi des femmes enceintes post et prénatal et l'accouchement», souligne une infirmière sur place, faute d'avoir l'avis de la directrice qui était en réunion. Lors d'une virée effectuée au niveau de l'hôpital Khelil-Amrane et les Epsp (Etablissement publics de santé de proximité) du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, on a constaté de visu que le personnel de la santé publique refuse de se faire vacciner tandis que seules quelques femmes enceintes ont accepté de se faire vacciner. «Comment voulez-vous que je me fasse vacciner au moment où le ministère décide de retirer une quantité de ce vaccin. Même mon médecin traitant ne s'est pas fait vacciner. Rien n'est encore clair et aucune assurance n'est venue des autorités. Je préfère verser dans la prévention en matière d'hygiène en évitant tout contact extérieur que de prendre le risque de me faire vacciner surtout après la mort suspecte de la femme médecin de Sétif. Je suis venue à la maternité pour le suivi de ma grossesse uniquement», a déclaré une femme enceinte. Par ailleurs, il est utile de signaler que le Tamiflu n'est pas encore disponible dans certaines officines de Béjaïa.