La situation critique de bon nombre d'anciens moudjahidine n'échappe à personne. Les moudjahidine n'ont pas une vie décente et ne disposent pas de suffisamment de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins. C'est la raison pour laquelle l'Association nationale des anciens condamnés à mort (1954-1962) a réclamé, jeudi dernier à Alger, une meilleure prise en charge des préoccupations sociales de cette catégorie de moudjahidine. A l'occasion d'une assemblée générale de la wilaya d'Alger, le président de l'Association, Mustapha Boudina, a souligné que «les anciens condamnés à mort exigent l'amélioration de leurs conditions sociales, notamment en matière de logement». Il a également ajouté «que certains d'entre eux nécessitent une prise en charge urgente». Dans le même contexte, l'association appelle à assurer des emplois aux enfants des condamnés à mort qui sont au chômage, notamment les universitaires. Il a, en outre, réitéré la revendication de cette catégorie de moudjahidine relative à l'obtention du statut d'officier de l'ALN, indiquant qu'il s'agit d'un droit accordé par le gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) pendant la guerre de Libération qui les a assimilés aux prisonniers politiques et aux officiers de l'Armée de libération nationale. L'association réclame également, a ajouté M.Boudina, «le statut de cadre de la nation pour les anciens condamnés à mort en reconnaissance de leurs sacrifices pour l'Algérie, d'autant qu'il ne reste que près d'un millier de moudjahidine appartenant à cette catégorie», a-t-il affirmé. Par ailleurs, l'intervenant a souligné l'intérêt accordé à cette catégorie par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et souligné l'amélioration progressive de sa condition sociale durant ces dernières années notamment après l'augmentation de la pension dont elle a bénéficié. Il est important de rappeler qu'actuellement, contrairement aux veuves de chahid, de nombreux moudjahidine touchent moins de 36.000 DA. Quelques avantages entre autres, fiscaux leurs sont accordés. Concernant l'activité de l'association, M.Boudina a indiqué que «les anciens condamnés à mort poursuivent leur combat et leurs services pour l'Algérie à travers la dénonciation et la poursuite des auteurs des crimes commis à l'encontre du peuple algérien durant la période coloniale».