Le mouvement appelle le gouvernement de Bamako à accepter la création d'unités d'intervention et de sécurité afin de protéger la population du nord du Mali, d'une part, et de lutter contre le terrorisme, d'autre part. L'Alliance démocratique du Nord-Mali pour le changement accuse. Le porte-parole du mouvement, Hama Ag Sid Ahmed, affirme que le gouvernement malien n'a aucune volonté d'appliquer l'accord d'Alger signé le 4 juillet 2006. Dans une conférence de presse, organisée hier, au terme de la rencontre à huis clos tenue à Alger, dans le cadre de l'évaluation de l'accord en question, ce dernier s'est longuement étalé sur «la mauvaise foi» des autorités maliennes. «Je saisis mal le fait que ces dernières soient disposées à dialoguer avec les terroristes et trouvent tout le mal du monde à approcher les Touareg qui luttent politiquement pour le dénouement de la crise», a-t-il dit. En fait, pour le conférencier, le jeu trouble des officiels maliens dénote une volonté délibérée de déstabiliser toute la région. «Soyons clairs, il n'y aura pas de paix dans la bande du Sahel sans l'application de l'accord d'Alger.» L'ADC a réitéré sa disponibilité à poursuivre la lutte pour que le Mali «soit libéré de toute présence terroriste et à oeuvrer pour le retour d'une paix durable dans la région». Pour ce faire, la grâce, dont bénéficient les terroristes dans la région, ne doit plus être accordée. Le rôle des autorités politiques maliennes «est primordial.» Le mouvement appelle le gouvernement de Bamako à accepter la création d'unités d'intervention et de sécurité afin de protéger la population du Nord du Mali, d'une part, et de lutter contre le terrorisme, d'autre part. Or, de l'avis de Hama, Bamako fait un double jeu. «Il accepte l'aide américaine débloquée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la bande du Sahel. Il ménage aussi les terroristes et fait de la prise d'otages de ressortissants étrangers un moyen de pression dans les négociations pour les rançons.» Hama parle de «quasi-concession» d'une partie du territoire du Mali aux groupes terroristes qui multiplient les prises d'otages et les trafics de tout genre. Le porte-parole de l'ADC refuse les accusations «mensongères» de complicité avec les terroristes, dirigées contre les communautés de Kidal. Qu'est-ce qui motive le rejet par le gouvernement malien de l'application de l'accord d'Alger? Le porte-parole de l'ADC atteste que le gouvernement de Bamako n'a jamais été en réalité convaincu par cet accord. «Il l'a signé en 2006 dans une conjoncture politique particulière parce qu'il avait besoin d'une accalmie.» A partir d'Alger, l'ADC a appelé à la relance immédiate de l'accord d'Alger. Elle a annoncé la tenue, au mois de mars prochain, de son congrès qui contribuera à promouvoir une nouvelle dynamique politique au Mali. Les Touareg reprendront-ils les armes en cas d'échec de dialogue? Cette thèse est écartée. Pour le conférencier, l'ADC avantage le dialogue politique. Elle compte poursuivre le dialogue avec le gouvernement malien «sur la base de l'accord d'Alger». L'ADC place sa lutte dans le cadre de la légalité politique en vue de trouver des solutions durables et définitives aux diverses contraintes pesant sur la région. Hama a évoqué des contacts entre les gouvernements malien et algérien. Des contacts que Hama espère être appuyés par des pressions de la communauté internationale. Par ailleurs, en relation avec la sécheresse qui affecte durement les régions du nord du Mali, l'Alliance lance un appel pressant en direction de la communauté internationale pour venir en aide aux populations touchées.