Photo: Fouad S. « Le gouvernement malien joue sur deux tableaux, d'une part, il accepte l'aide américaine (Africom) et il soutient les groupes terroristes qui activent dans la région, d'autre part », a déclaré, hier, M. Hama Ag Sidi Ahmed, porte-parole de l'Alliance démocratique Nord Mali pour le changement (ADNMC), lors d'une conférence de presse organisée à l'issue des travaux de la conférence qui a regroupé les responsables de l'ADNMC pour l'évaluation de l'Accord d'Alger signé le 4 juillet 2006. Après avoir qualifié cette rencontre d'un grand succès, M. Hama Ag n'a pas manqué de dénoncer la volonté politique du gouvernement malien de ne pas appliquer l'Accord d'Alger qui est pourtant, dit-il, parrainé par plusieurs pays comme l'Algérie et d'autres pays et partenaires européens. «Apres plusieurs jours de débat, riche et constructif, sur la crise que connaissent les régions du Nord Mali et plus particulièrement la région de Kidal et la dégradation de la situation sécuritaire, les cadres de l'ADNMC ont dressé un constat négatif sur l'application de l'Accord d'Alger », a-t-il ajouté. Les principales recommandations adoptées à l'unanimité des participants insistent essentiellement sur « la relance immédiate de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger et la tenue d'un congrès à Tighraghat durant le mois de mars 2010 », a-t-il en outre déclaré, mettant en évidence le fait que les cadres présents ont élaboré à cet effet, dit-il, un projet de statut qui permettra à l'ADNMC « de promouvoir une nouvelle dynamique politique au Mali ». La mise en place d'un comité de crise figure aussi comme une autre recommandation importante dans la mesure où il a pour mission, poursuit-il, de suivre l'évolution de la situation jusqu'à la tenue du congrès. Les cadres de l'Alliance démocratique ont réitéré, par ailleurs, à cette occasion, leur disponibilité à « poursuivre la lutte pour que le Mali soit libéré de toute présence terroriste et à œuvrer pour le retour d'une paix durable dans la région. « Les cadres ont lancé ainsi un appel à la communauté internationale pour intervenir auprès de l'Etat malien afin qu'il assume pleinement ses responsabilités et applique effectivement l'Accord d'Alger », dira aussi le porte-parole de l'ADNMC. Cette dernière compte beaucoup sur l'Algérie et les partenaires européens qui ont parrainé l'Accord d'Alger pour faire pression sur le gouvernement de Bamako afin qu'il revienne aux négociations. Au regard de la situation de sécheresse qui affecte durement les régions du Nord du Mali, l'ADNMC lance un appel pressant en direction de la communauté internationale pour venir en aide aux populations civiles touchées. A la fin, M. Hama Ag Sidi Ahmed n'a pas manqué de remercier l'Algérie d'avoir permis la tenue d'une telle rencontre de l'ADNMC dont les membres ne se sont pas retrouvés depuis longtemps.