La réalisation des grands projets en Algérie se fait dans le respect des règles internationales en matière de transparence et de protection de l'environnement. C'est ce qu'a indiqué hier un responsable de la Banque mondiale en marge d'une rencontre sur le financement des grands projets. En matière d'exécution et d'exploitation de grands projets, la Banque constate qu'en Algérie, les grands projets ont fait l'objet d'un appel d'offres international transparent et ouvert à tous les opérateurs, a affirmé le directeur de l'Agence multilatérale du groupe de la Banque chargée du financement des grands projets, M.Louis Bedoucha. Interrogé sur l'effet des récentes mesures prises par les pouvoirs publics à l'effet de protéger l'économie et le commerce extérieur, il a affirmé qu'il revient au gouvernement algérien de prendre des décisions qu'il voit nécessaires pour protéger l'économie. Il n'y a aucun Etat souverain qui accepte de voir sa balance commerciale se dégrader sans rien faire. Le gouvernement algérien a pris des mesures pour rétablir sa balance commerciale et c'est son droit, a-t-il déclaré. Les opérateurs étrangers ont protesté et c'est également leur droit, a-t-il poursuivi, mais ils n'ont pas vraiment le choix et s'ils veulent travailler en Algérie ils doivent se conformer aux nouvelles règles. Le débat animé par des banquiers et de représentants de cabinets de conseil financier, a été axé sur les contraintes auxquelles fait face le mode de Project finance en Algérie. L'obligation faite par la loi pour que le capital national de la société gérant le projet soit majoritaire et que la mobilisation des financements soit effectuée sur le marché local ainsi que l'absence d'un mécanisme de couverture sur les risques de change ont été les principales contraintes soulevées à ce propos. M.Bedoucha a mis en exergue que la règle dite de 49%/51%, qui stipule que l'opérateur national soit majoritaire du projet, ne représente pas un problème pour le financement des grands projets. Depuis 2006, environ une vingtaine de grands projets en Algérie ont été financés selon le mode Project finance dans différents secteurs, notamment la pétrochimie et le dessalement de l'eau de mer. Le Crédit populaire d'Algérie et la Banque extérieure d'Algérie ont été les chefs de file des différentes opérations de Project finance réalisées en Algérie ces quatre dernières années en totalisant un financement de 408 milliards de DA dont 257 milliards pour le CPA et 151 milliards pour la BEA. Le Project-finance se différencie d'autres méthodes de financement par le fait que les apports de fonds seront majoritairement rémunérés par les cash-flows générés par le projet lui-même.