De la bouche même de son représentant à l'APN, le député indépendant Belkacem Felfoul, le Snapap (Syndicat autonome des personnels de l'administration publique) dit oui au programme du gouvernement. Mais dans une conférence de presse animée hier au siège du syndicat autonome, les syndicalistes, à leur tête M.Rachid Malaoui, président, ont tous réclamé au gouvernement une volonté politique afin qu'il intègre les syndicats, sans exclusive dans l'élaboration du statut général de la Fonction publique, en projet dans le nouveau programme de Benflis. Un ultimatum, pas moins, et dont la date limite fixée pour septembre, est lancé aux pouvoirs publics afin qu'ils examinent et prennent en compte les doléances du Snapap, sous peine d'un «grand mouvement capable de geler toute l'administration publique nationale, voire d'autres secteurs névralgiques». Entre autres revendications, il est instamment demandé aux autorités politiques de prendre une position franche en faveur de l'augmentation des salaires dans le secteur tertiaire et d'associer les syndicats dans l'élaboration du statut de la Fonction publique. En adoptant une telle position, le Snapap appelle carrément le gouvernement algérien à se dresser contre les directives du FMI, toujours en vigueur, pour ce qui est du sacrifice des emplois dans le secteur des services publics. Un scénario qui a entraîné la suppression de quelque 80.000 emplois. Et où le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a dû intervenir pour geler des décisions jugées par trop sévères pour le monde ouvrier, à l'époque du gouvernement Hamdani. Aujourd'hui encore, le Snapap dit non au bradage du secteur des services. Outre la confiance et l'espoir qu'il place en l'actuel ministre du Travail et ex-syndicaliste, M.Tayeb Louh, il multiplie les contacts avec le BIT (Bureau international du travail), les ambassades, les membres d'organisations influentes siégeant au Canada où il est invité prochainement pour un congrès international. Par ailleurs, une rencontre est programmée au siège de son ministère à la prochaine rentrée. Car tout ce qui a été fait jusqu'à maintenant en matière de revalorisation des salaires, estiment les syndicalistes, n'est rien d'autre qu'une politique d«'aspirine», de «replâtrage». Ils disent non à la compartimentation des corps de métiers et à l'action stérile sur les indemnités et primes. Le Snapap, qui se dit le premier syndicat a avoir demandé la révision du statut général de la Fonction publique, insiste maintenant pour qu'il soit revu conformément à la convention internationale du travail, afin que le fonctionnaire ait enfin une vision claire dans son cheminement de carrière. En effet, longtemps, le statut général de la Fonction publique est resté le parent pauvre de tous les gouvernements. A chaque passage le statut est certes évoqué, mais non appliqué.