Le Syndicat national de l'administration publique (SNAPAP) se retrouve, depuis quelque temps, dans une situation ubuesque. Deux de ses cadres se livrent bataille, par communiqués interposés. Il s'agit de MM. Felfoul et Malaoui. L'enjeu de leur querelle est lié au poste de secrétaire général du syndicat. Chacun essaye de convaincre l'opinion publique qu'il est le véritable secrétaire général du SNAPAP. Dans une conférence de presse animée hier à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, M. Felfoul s'est présenté comme le responsable « légal » et « légitime » du syndicat et a sévèrement critiqué la gestion de M. Malaoui du temps où celui-ci était à la tête du SNAPAP. Au moment où M. Felfoul dressait son réquisitoire, M. Malaoui s'est employé, lui aussi, à rendre la monnaie de sa pièce à son adversaire, lors d'une conférence de presse tenue le même jour au siège national du SNAPAP. Revenant sur le statut de M. Malaoui, M. Felfoul a insisté, lors de son point de presse, sur l'idée que celui-ci « n'est plus le premier responsable du SNAPAP ». « Il n'a plus le droit de prendre de décisions au nom du syndicat. Il n'a aucun document prouvant qu'il est en conformité avec la loi. C'est la base qui en a décidé ainsi et non un groupe d'individus », dira M. Felfoul qui est également député indépendant. Par ailleurs, le conférencier rappellera qu'il a été élu au poste de secrétaire général du SNAPAP lors du congrès organisé les 25 et 26 mai 2004. « Durant ce congrès, les représentants de 40 wilayas m'ont demandé de convoquer le congrès, car j'étais la seule personne habilitée à le faire, et ce, en ma qualité de président du conseil national. J'ai alors répondu favorablement à cette revendication. Nous avons donc tenu le congrès les 25 et 26 », dira M. Felfoul. Le conférencier a expliqué, en outre, que la base a réclamé un changement à la tête du SNAPAP en raison du fait qu'elle en « avait ras-le bol des agissements de M. Malaoui qui a utilisé l'organisation pour s'enrichir et pour faire du business ». M. Felfoul accuse encore M. Malaoui d'avoir « détourné des sommes faramineuses destinées au SNAPAP et transféré illégalement de l'argent vers ses propres comptes ». Il lui reproche aussi d'avoir « falsifié des documents ». M. Malaoui, d'après l'orateur, n'a également jamais présenté un bilan de son activité depuis sa nomination à la tête du SNAPAP. « M. Malaoui a ouvert plusieurs comptes. Il a détourné 180 millions ainsi que d'autres montants mis à la disposition du SNAPAP par une organisation non gouvernementale étrangère. Il a transféré ces enveloppes vers ses comptes personnels », a indiqué M. Felfoul qui, dans la même lancée, a accusé M. Malaoui de ne pas s'être occupé des adhérents du syndicat. « Plusieurs travailleurs, affiliés au SNAPAP, ont remis à M. Malaoui des dossiers afin que le syndicat défende leur cause. M. Malaoui, au lieu de saisir la justice, a laissé faire et leur a fait croire qu'il avait la situation en main. Mais force est de constater qu'à ce jour aucun dossier n'a été pris en charge. C'est cet état de fait qui a fait fuir les travailleurs. Ils ne faisaient plus confiance au SNAPAP. C'est pourquoi, beaucoup d'entre eux sont partis », dira M. Felfoul. Il affirmera, par ailleurs, que le bureau du SNAPAP a demandé au ministère du Travail de mettre en place une commission d'enquête et une expertise judiciaire. L'animateur de la conférence a mentionné, en outre, que deux plaintes ont été déposées contre M. Malaoui. L'une pour transfert d'argent et falsification de documents et l'autre ayant pour but d'amener Malaoui à évacuer le siège du SNAPAP. Pour ce qui est de la non-participation du SNAPAP à la tripartite, M. Felfoul estime que le syndicat n'a pas été mandaté pour prendre part à cet événement, mais plutôt pour se battre afin que le statut de la Fonction publique soit changé. « M. Malaoui a de tout temps tenté de tromper l'opinion à défaut de peser par le biais d'un travail sérieux sur le terrain. Il faisait uniquement de l'agitation pour se faire remarquer », a souligné M. Felfoul.