Au lendemain des émeutes qui ont émaillé la localité de Mohammadia (15 km à l'est d'Alger), le président de l'APC s'est manifesté hier, en convoquant une rencontre avec la presse au siège même de sa commune «afin d'éclairer l'opinion publique sur les dessous de ces événements». Une première. D'emblée, il déclare que «certains militants de base du FLN sont derrière cette agitation qui vise à me déstabiliser pour s'approprier cette circonscription (la mairie RCD de Mohammadia, Ndlr)». Se disant d'abord, fier que sur les milliers de dossiers déposés (3500 en tout) par les postulants, il n'y a eu que 30 recours, M.Chami a défié la presse présente à la conférence et les contestataires de lui révéler un seul cas «de passe-droit», de «beni-aâmisme» ou autre malversation dont il est intentionnellement accusé. «J'ai travaillé d'arrache-pied pendant deux mois avec la commission, j'ai fait du porte-à-porte pour constater de visu les cas vraiment nécessiteux. On a recensé, en fin de compte, 900 nécessiteux à partir desquels on en a sélectionné, en notre âme et conscience, 112 qui se trouvaient vraiment dans le besoin», a-t-il tenté d'argumenter sous les acquiescements d'une trentaine de bénéficiaires mêlés aux journalistes dans la salle où se déroulait la conférence. Pour M.Chami, il n'est pas question d'annuler la liste, car les bénéficiaires sont effectivement dans le besoin. «S'il y a des contestations nous sommes prêts à recevoir les recours que nous examinerons avec une totale impartialité.» Lors des émeutes de samedi, les manifestants ont particulièrement évoqué quatre cas d'indus bénéficiaires. Il s'agissait, selon les contestataires, d'une chanteuse de raï, d'un membre de la JSK et de deux Tunisiens. A ce propos, le président de l'APC s'explique: «Je vous défie de me prouver ne serait-ce qu'un lien familial de n'importe quel bénéficiaire avec la direction de la JSK, ou avec la chanteuse évoquée (Chabba Yamina Ndlr) quant aux Tunisiens, ce sont des Algériens qui vivent en Algérie, mais qui sont nés en Tunisie, je ne vois pas pourquoi les exclure du moment qu'ils sont des nécessiteux». M.Chami a indiqué que ces logements sociaux sont le seul quota accordé à son APC depuis 5 ans. Il a, en outre, précisé que sur les 140, 14 ont été attribués aux anciens moudjahidine et 14 autres aux fils de chahids avant de se résigner, en disant notamment: «Comment pouvez-vous distribuer 112 logements à 3500 personnes sans aucune réaction en ces temps ou le langage des émeutes est de mise?» Par ailleurs, en quittant le siège de l'APC, quelques citoyens non bénéficiaires se sont rassemblés devant le siège contestant outre la liste des bénéficiaires, le fait que «le maire» les a empêchés d'assister à la conférence au même titre que les bénéficiaires.