L'ex-entraîneur de l'Equipe nationale, Abderrahmane Mehdaoui, analyse dans le détail, pour les lecteurs de L'Expression, la victoire des Verts sur les Aigles du Mali. L'Expression: Quelles sont vos premières impressions sur cette rencontre? Mehdaoui: Nous avons vu un match très disputé, tendu, qui a été, à un moment donné, excitant mettant aux prises deux équipes qui tenaient à leur équilibre et très motivées. On a donc assisté à un match qui a été conforme à ce qu'on attendait. Pour le résultat, je dirai que finalement la victoire est revenue à l'équipe la plus entreprenante. Une équipe algérienne qui osait, qui était présente dans les duels et c'est donc une victoire bien méritée. En somme, c'est la victoire de la détermination. Que retenez-vous de ce match sur le plan physique? Les deux équipes ont eu un comportement acceptable vu les conditions climatiques, avec un peu plus de stabilité du côté malien. Les Algériens, quant à eux, sont revenus à leur forme comparativement à la précédente rencontre. On sentait bien chez les Verts cette disponibilité et cette notion physique tant sur le plan défensif qu'offensif. Et qu'en est-il sur le plan technique? On retrouve notre particularité en défense ce qui est un signe positif. Je note la bonne production de Laïfaoui dans ce compartiment et celui de la paire Yebda-Ziani au milieu, qui ont apporté ce plus nécessaire au bon fonctionnement du groupe. En attaque, Matmour a été très dangereux et ce sont ces joueurs qui sortent du lot. Quelles sont vos remarques sur le plan du jeu collectif qui fait souvent défaut chez les Verts? Les deux équipes ont évolué de la même façon: un 4-3-3 qui se transforme en 4-5-1 dès la perte du ballon. Cette organisation a permis aux joueurs algériens de mieux maitriser le jeu des Maliens. Les Algériens ont bien couvert les espaces. On sentait bien des consignes individuelles strictes. A titre d'exemples: Ghezzal était chargé de s'occuper des deux arrières centraux. Matmour et Bezzaz, chargés de bloquer et de freiner les montées des latéraux. Mansouri et Yebda devaient récupérer les balles et construire le jeu. Yebda avait également, avec Ziani, la charge de la conservation de la balle et de son orientation générale. Sur le plan offensif, l'animation du jeu est à la charge de Ziani qui distribuait les balles à Bezzaz à gauche et Ghezzal dans l'axe. On sentait bien sur le plan général cet esprit de rachat chez les joueurs par rapport à leur dernière défaite. Défaite, faut-il, le préciser, qui risque toujours de compromettre nos chances de passer au second tour. Car, il ne nous reste plus qu'un seul objectif: battre l'Angola lors du prochain match, on n'a aucune autre alternative. On a tout de même retrouvé notre force mentale nécessaire dans des matchs de ce genre. On a donc retrouvé ce qui nous avait caractérisés à Khartoum, cet esprit combatif et de solidarité. Puis, il y a eu ce comportement d'entraide. Cette victoire montre que la défaite contre le Malawi est un accident de parcours lourd de conséquences si on ne gagne pas contre l'Angola. Quelles sont vos impressions sur le match Angola - Malawi? C'est une victoire logique des Angolais qui ont été tranchants en attaque. Pourtant, l'Angola avait débuté avec l'esprit stressé devant son public en perdant trop de balles, mais les joueurs étaient très présents en attaque. De son côté, le Malawi a montré qu'il sait très bien conserver le ballon en jouant intelligemment. On remarque bien le jeu d'appui et de soutien collectif chez les Malawites. C'est une équipe d'avenir. Comment voyez-vous le match Angola - Algérie? La défaite contre le Malawi nous oblige à gagner ce match contre l'Angola. Et comme c'est le pays organisateur, ça ne va vraiment pas être facile. D'autant plus que l'Angola doit également gagner ce match pour rester à Luanda. C'est un match où la pression va être terrible aussi bien d'un côté que d'un autre.