Déterminées à faire échouer toute tentative terroriste, les forces de sécurité algériennes ont procédé au renforcement du dispositif sécuritaire à travers plusieurs wilayas. Selon le quotidien espagnol, El Mundo, les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie. Le journal affirme dans son édition d'hier que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes. La même source a affirmé au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celle de volontaires espagnols. Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M.Moratinos, a affirmé le 7 janvier que «le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons». El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie. Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre, si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes Site et Intelcenter. Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation. Par ailleurs, déterminées à faire face à la horde sauvage, les forces de sécurité tous corps confondus et sur ordre des hautes instances militaires ont misé sur le renforcement du dispositif sécuritaire à travers plusieurs wilayas, notamment à Alger. Cette démarche, loin d'être inhabituelle, intervient dans un contexte bien particulier. Cette mesure est prise à la suite de recoupement de renseignements selon lesquels, l'organisation criminelle appelée le Gspc, branche présumée d'Al Qaîda, préparerait un attentat terroriste contre des infrastructures étatiques. D'ailleurs, la mort des deux officiers à Béjaïa confirme cette appréhension. La stratégie des forces de sécurité vise en premier lieu à contrecarrer les objectifs des terroristes et assurer une totale sécurité. C'est ainsi que des barrages fixes et mobiles ponctuent plusieurs villes du pays. Le nombre d'effectifs a été revu à la hausse au niveau des centres urbains, alors qu'à l'entrée des wilayas, les forces de sécurité mettent à contribution les compétences des brigades canines pour pratiquer des fouilles corporelles. Cette menace relativement ressentie depuis le début du mois de janvier est déjà prise au sérieux par les services de sécurité qui n'ont pas lésiné sur les moyens humains et matériels pour sécuriser tous les lieux susceptibles de constituer une cible pour les terroristes. C'est ainsi que les forces de sécurité ont, en l'espace d'une semaine, mis hors d'état de nuire pas moins de 15 terroristes à M'sila, Boumerdès et Béjaïa. Encore un coup dur subi par l'organisation terroriste qui tente de se relever de ses nombreux échecs. Parallèlement à ces mesures de sécurité, les forces combinées poursuivent des actions militaires dans une douzaine de maquis notamment à Bordj Bou Arréridj, Jijel, Constantine, Tizi Ouzou, Boumerdès, Khenchela, Tébessa et M'sila. Des maquis où se concentrent, dans des conditions impitoyables, plusieurs groupuscules, selon des aveux des terroristes capturés ou des repentis.