La production de la pomme de terre atteindra 4 millions de tonnes en 2014. Un Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, devant regrouper l'ensemble des acteurs du secteur, a été installé jeudi à Alger. Cet organe est investi de plusieurs missions dont, notamment l'amélioration de la production et le développement d'une industrie agroalimentaire. Cette option permettra de créer des milliers d'emplois, a soutenu le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de la cérémonie d'installation. Il permettra également, a ajouté le ministre, de rendre les actions de développement et de soutien à la filière «plus efficientes et plus ciblées» tout en soulignant que ce conseil sera «une force de propositions en permettant aux acteurs concernés de travailler en synergie et de défendre leurs intérêts... Dans les pays développés, a-t-il dit, ce type d'organisation arrive même à proposer des lois et à créer des instituts de recherches techniques spécifiques.» Ce Conseil, installé lors d'une réunion des professionnels avec les cadres du secteur, sera un espace de concertation et de conciliation des intérêts de tous les acteurs. Il embrassera l'ensemble des professionnels allant du producteur, au transformateur en passant par les transporteurs et les conditionneurs et producteurs de semences. Il travaillera en relation étroite avec d'autres structures similaires comme l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) et ceux du lait, Office national interprofessionnel du lait (Onil) et l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). Les 27 wilayas productrices de pomme de terre ont livré 2,6 millions de tonnes en 2009, et cette production devrait augmenter de 30% en 2010, avant d'atteindre 4 millions/t à l'horizon 2014. Pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics misent sur la productivité et le renforcement de la logistique de stockage. Pour ce faire, des bases logistiques sont en réalisation à Aïn Defla, Bouira, Sétif... Il s'agit de renforcer le système de régulation de produits de large consommation (Syrpalac) pour sécuriser les agriculteurs quant à leurs productions et éviter la spéculation. Il y a lieu de rappeler, si besoin est, que l'Algérie est un pays grand consommateur de pomme de terre. Cette consommation accrue est quelque peu compensée par bonheur, par la pratique de deux saisons de culture. Les efforts des pouvoirs publics en direction de l'amélioration de la production de ce tubercule se vérifient en permanence. Ainsi, en décembre 2009, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa, a inauguré un laboratoire de production de semences de pomme de terre, réalisé en coopération avec la Corée du Sud, dans la wilaya de Tiaret (Sebaine). Ce laboratoire devra renforcer le marché de semences de pomme de terre et améliorer l'offre à hauteur de 10% des besoins nationaux. L'Algérie importe plusieurs dizaines de millions de dollars/an de semences. Par ailleurs, il a été relevé fin 2009, une hausse de 30% de production d'arrière-saison de pomme de terre par rapport à 2008. Une surface emblavée de 40.000 hectares, soit 6000 hectares de plus qu'en 2008, y a été consacrée en 2009. Cette hausse est venue écarter le spectre de la pénurie de ce tubercule tant prisé dans notre pays, avait précisé à la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale Ammar Sabah, directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture.