Les praticiens généralistes et spécialistes de la santé publique ont décidé de quatre mercredis de la colère. Eclipsées par une actualité sportive passionnante et ignorées par les responsables, les revendications du secteur de la santé sont remises au goût du jour avec une saveur bien particulière: «One, two, three, où va la Santé?» Tel est le slogan phare des praticiens généralistes et spécialistes de la santé publique qui préparent une manifestation d'envergure. Mercredi prochain, ils appellent à une marche qui démarrera à partir de l'hôpital Mustapha en direction de la présidence de la République à Alger. C'est ce qu'a indiqué hier, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le président des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, à Alger. «Le mercredi suivant, notre marche sera dirigée vers le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cette action sera enchaînée par une autre marche vers le Palais du gouvernement et ce, toujours le mercredi pour aboutir à une autre marche en direction de la Présidence de la République le mercredi qui suivra», résume le Dr Merabet pour ces quatre mercredis de colère qui verront la même mobilisation à Oran, Annaba, Constantine et Ouargla. Les médecins qui prendront part à cette marche sont tenus de porter leurs blouses blanches. Le débrayage dans le secteur de la santé publique enchaîne sa sixième semaine pour les praticiens généralistes et sa quatrième pour les praticiens spécialistes. Prenant la parole, le Dr Yousfi a fait un récapitulatif du mouvement de grève en affichant sa satisfaction, compte tenu de «son bon déroulement à travers les wilayas du pays, entre autres, Alger, Oran, Annaba, Constantine, Ouargla...» Selon l'intervenant, la commission de la santé au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN) s'est montrée très coopérative avec les médecins grévistes. A ce propos, il dira: «Les membres de cette commission nous ont reçus mardi dernier. Ils nous ont donné toutes leur assurance afin de régler notre problème après nous avoir écoutés pendant plus de trois heures.» Et de poursuivre: «Ce qui a été retenu par nos vis-à-vis, c'est qu'ils ont réaffirmé la légitimité de nos revendications et se sont engagés à agir rapidement pour interpeller la tutelle ainsi que le Premier ministre par le biais du président de l'APN.» De son côté, le Dr Merabet a rappelé que «les revendications des médecins grévistes sont inchangeables et inchangées. Nous demandons d'abord, l'amendement du décret exécutif paru au Journal Officiel n°70 du 29 novembre 2009, car il faut le remettre en conformité avec ce qu'on a discuté avec les pouvoirs publics». La deuxième revendication, essentielle pour l'intervenant, est «le régime indemnitaire qui doit être élaboré en associant le partenaire social». Les protestataires réclament également un week-end adapté au week-end semi-universel, récemment adopté par l'Algérie. En outre, le Snpsp et le Snpssp estiment que «les médecins ont le droit de bénéficier de la cessibilité pour le logement de fonction, à l'image des autres salariés de la Fonction publique». Par ailleurs, les grévistes dénoncent fermement «toutes les formes d'entraves au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimé dans l'interférence et l'injonction de l'administration centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales». La même source déplore «les mesures répressives d'intimidation utilisées par l'administration de tutelle contre adhérents et cadres syndicaux du Snpsp, notamment à Oran, Mascara, Laghouat, Alger et Sétif». Et de conclure: «Les protestataires dénoncent les ponctions sur les salaires des praticiens grévistes décidées en violation des dispositions réglementaires, malgré un service minimum observé et assuré aux citoyens».