Le démarrage de ce programme va être un élément qui éclairera le mystère entourant le remaniement ministériel. Le programme quinquennal 2010/2014 s'apprête à être opérationnel. Le gouvernement Ouyahia a apporté les dernières retouches avant de le mettre sur rail. Ce programme a été au menu de la réunion du gouvernement, hier, comme nous l'avions annoncé dans l'édition du 10 janvier dernier. «Nous avons identifié les projets prioritaires pour chaque secteur et évalué leur coût financier», a confié à L'Expression un membre de l'Exécutif. La séance d'hier était l'occasion pour le gouvernement de corriger et valider définitivement sa feuille de route. Ce programme sera au menu du Conseil des ministres qui se tiendra prochainement. Le gouvernement sera convoqué au palais d'El-Mouradia pour dévoiler en détail les grandes lignes et les mécanismes de mise en application du plan quinquennal de 150 milliards de dollars. La confection de ce programme et la répartition des budgets ont pris beaucoup de temps. Contrairement aux programmes précédents, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement d'être très prudent dans la gestion de l'enveloppe budgétaire. Le président de la République a donné le mot d'ordre: «Aucun budget ne sera débloqué avant l'achèvement de l'étude de faisabilité.» Afin de mieux maîtriser les dépenses, les ministres ont été appelés à constituer une liste des projets selon les besoins urgents de chaque secteur. «Auparavant, chaque secteur présentait un bon nombre de projets, mais cette fois-ci, on nous a imposé d'identifier une liste précise des projets selon les besoins», explique notre interlocuteur. Selon lui, certains départements ont vu même leur liste écourtée. «Les négociations entre les secteurs et le département des finances ont été très serrées», avoue notre source. Pourquoi? L'Exécutif veut tracer sa politique de développement et contrôler ses ressources au centimes près. Ce dernier, précise notre source, prend toutes les précautions pour ne pas dépasser le seuil des 150 milliards de dollars. Un défi qui reste difficile à relever pour le gouvernement. Avec la crise financière internationale et le recul des recettes des exportations pétrolières, le gouvernement veut serrer les cordons de la bourse. Le chef de l'Etat n'hésitera pas, lors du Conseil des ministres, à mettre en garde son Exécutif contre tout dépassement ou mauvaise gestion. La cagnotte de 150 milliards de dollars fait saliver les opportunistes. Donc, le gouvernement aura non seulement la tâche d'exécuter le programme mais surtout d'être son propre gendarme. Le gouvernement ne sera pas le seul concerné. Le chef de l'Etat pourrait convoquer les cadres de la nation, à l'occasion du lancement du programme, pour les mettre en garde contre tout dépassement. Par ailleurs, la mise en application du programme quinquennal donne un avant-goût de ce qui se mijote au sommet de la hiérarchie. Le démarrage de ce programme va être un élément qui éclairera le mystère entourant le remaniement ministériel. Attendu depuis l'élection présidentielle du 9 avril 2009 et annoncé à plusieurs reprises, le gouvernement ne tardera pas à connaître sa nouvelle configuration. «Le Président attend que le plan quinquennal soit mis en route pour procéder à un changement de l'équipe à bord», affirme ce membre du gouvernement. Mêmes propos recueillis auprès d'autres responsables lesquels sont convaincus que le remaniement interviendra après le démarrage du programme. Pourquoi? Pour la simple raison que l'actuelle équipe maîtrise mieux les dossiers et les besoins de chaque secteur pour accélérer la confection du nouveau programme quinquennal. Autrement dit, le président de la République a préféré maintenir son équipe pour gagner du temps. «La nouvelle composante du gouvernement aura uniquement la tâche d'exécuter le projet et de le contrôler sur le terrain», affirme un membre de l'équipe Ouyahia. En attendant la confection du programme, le Président prend tout son temps pour affiner l'architecture du nouveau gouvernement. Selon des sources, le Président ne veut pas procéder à un simple remaniement. Il compte même alléger la carrure de l'Exécutif en réduisant le nombre des portefeuilles ministériels. «Un gouvernement composé d'une équipe de 35 membres est très lourd, même sur le plan protocolaire», avoue notre interlocuteur. Le remaniement ministériel n'est pas le seul chantier de l'Etat. Plusieurs mouvements sont également attendus. Il s'agit du mouvement dans le corps des walis et des ambassadeurs ainsi que le nouveau découpage administratif.