Les étudiants de la faculté de droit à l'université de Béjaïa sont mécontents. Ils ont entamé hier leur deuxième jour de grève, ponctué par une assemblée générale qui a accouché d'un comité pédagogique représentant les étudiants. Ce comité est chargé d'étudier, avec les responsables de l'université, les tenants et les aboutissants du système LMD (licence, master doctorat). A l'origine de ce remous, le refus observé par l'université de Sétif aux détenteurs de master pour la formation du Capa (Certificat d'aptitude à la profession d'avocat). Retenus dans un premier temps pour une formation d'avocat, ils ont été surpris par l'invitation de l'université de Sétif à remettre les cartes d'inscription. D'après les étudiants frondeurs, «le diplôme de master est jugé insuffisant pour cette formation». Comme il est aussi «insuffisant pour d'autres concours professionnels», a précisé hier, Mahmoud Allouche, un étudiant en 2e année de droit. Ce diplôme obtenu après des études étalées sur six semestres n'est pas accepté par l'administration qui exige une formation minimale de huit semestres. Du coup, c'est l'incompréhension et l'inquiétude qui prennent forme au sein de la famille estudiantine en droit. Cet état d'esprit touche toutes les facultés du fait que «les règles qui régissent le LMD sont constamment modifiées», précisait notre interlocuteur. C'est pourquoi, les étudiants ont exigé hier, à l'issue de leur assemblée générale, «des clarifications sur le fonctionnement du système LMD». En d'autres termes, les étudiants veulent savoir où ils vont avec ce système dont l'université de Béjaïa en a été le pilote Comme lui, ils sont des milliers à être gagnés par le doute. Présenté comme une réussite par les responsables de cette université, le système LMD commence à montrer des failles. Et ce n'est pas ces derniers remous qui vont nous contredire. Et lorsqu'on constate les inquiétudes qui se font au grand jour, on est tenté de croire que l'aspect quantitatif a prévalu sur le qualitatif.