Le MSP ne semble pas surpris par ces affaires de corruption. Pour Soltani, la corruption gangrène la société, «le parti en fait partie». L'accusé est innocent jusqu'à sa condamnation par la justice. La règle universelle est différemment appréciée par le président du MSP, M.Bouguerra Soltani. Apostrophé hier, sur les affaires de corruption qui gangrènent la sphère économique, ce dernier s'est prêté à une contradiction pour le moins surprenante. Abordant le scandale de l'autoroute Est-Ouest qui a fait planer le doute sur le ministère des Travaux publics depuis quelque temps, Soltani ne semblait pas très inquiété. C'est, en tout cas, ce qu'il a laissé entendre hier sur les ondes de la Radio nationale: «Nous allons respecter la décision de la justice, quelle qu'elle soit.» Avant d'insister sur le fait que le dossier est en instruction et «qu'à l'heure actuelle la justice n'a pas confirmé l'implication de cadres du MSP». Soltani adopte un ton complètement différent lorsque la journaliste de la Chaîne III évoque la mise sous contrôle judiciaire du P-DG de Sonatrach. Sur ce dossier, le président du MSP est catégorique. «Il s'agit d'une grave affaire de corruption envers laquelle la justice doit agir avec la plus grande fermeté.» Soltani fustige les ministres FLN En d'autres termes, Soltani défend le ministre des Travaux publics Amar Ghoul, et enfonce le P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane. Et pourtant Ghoul, à l'instar de son homologue du ministère de la Pêche et des Ressource halieutiques, M.Smaïl Mimoune, et le scandale du thon, ne sont pas au-dessus de tout soupçon étant donné que c'est dans leurs cabinets respectifs que le «cramé» s'est fait sentir. Le président du MSP n'a pas jugé utile d'approfondir un peu plus la question, se contentant de rassurer que «la justice est souveraine» et qu'il s'y pliera. Cependant, le MSP ne semble pas surpris par ces affaires de corruption. Pour Soltani, la corruption gangrène la société et que «le MSP fait partie de cette société». Dans un autre chapitre, le président du MSP est revenu sur l'Alliance présidentielle. Il a annoncé une réunion au sommet des trois leaders de cette entité politique, le 2 février prochain. Une occasion pour les trois formations (MSP, RND et FLN) de faire le bilan de l'année précédente. Encore une fois, la récole est maigre. Les sénatoriales ont élargi le fossé entre les alliés. Cela amène l'un des fervents défenseurs de l'alliance à reconnaître que «cette union dépend d'une seule personne. Il s'agit bel et bien du président de la République». «Nous sommes unis pour appliquer le programme du Président», ajoute-t-il. Partant de ce principe, le président du MSP ne s'est aucunement gêné pour critiquer le travail du gouvernement. S'il est prêt du moins à reconnaître que ses ministres assument «une partie de la responsabilité de ce marasme social», le premier rôle incombe au FLN dont les ministres «gèrent les portefeuilles clés», à l'image de la santé, de la solidarité et du travail. «L'exemple le plus frappant de la mauvaise gestion est illustré par la polémique autour du vaccin de la grippe porcine», soutient-il. Par ailleurs, à propos de la décision des Etats-Unis et de la France de mettre l'Algérie sur la liste noire. M.Bouguerra Soltani trouve cela «étrange du fait que l'Algérie est reconnue par ces mêmes pays comme un exemple en matière de lutte contre le terrorisme». Soltani évoque des raisons inavouées qui ont motivé la prise d'une telle décision. Selon lui, l'Algérie figure sur cette liste simplement pour avoir voulu cesser d'être «la vache à traire» de ces pays. Poussant plus loin dans ses déductions, il a tenté d'avancer d'autres raisons. Aussi, les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures, ainsi que la loi de finances complémentaire 2009 auraient «affecté les intérêts de ces pays en Algérie». Par ailleurs, l'Algérie paie, selon lui, pour ses positions politiques, comme le refus d'installer des bases militaires sur son sol. Cela a toute l'allure d'«une punition», selon le leader du MSP qui a prétendu que l'Algérie est l'un des pays où les ports et les aéroports sont le plus sécurisés au monde. C'est d'ailleurs pourquoi il insiste pour que les Etats-Unis «retirent l'Algérie de cette liste noire».