Lieu de repos éternel, il a de tout temps été sacré aux humains. On retrouve même à travers l'histoire de l'humanité des légendes liées à cet endroit, qui devient, par conséquent, un lieu de méditation spirituel, et de recueillement et pour le paradoxe, c'est toujours l'endroit le plus calme et le plus silencieux, même s'il est situé au milieu d'une ville. Malheureusement, ces derniers temps, on assiste à une décadence de ces lieux... et parmi eux le plus vieux cimetière de Béjaïa, en l'occurrence, le cimetière de Sidi M'hamed- Amokrane. Malgré plusieurs requêtes et articles de presse pour attirer l'attention des autorités concernées sur le laisser-aller flagrant et la négligence, que connaît l'endroit, aucune mesure n'a été prise. Si vous vous y rendez à n'importe quel moment de la journée et n'importe quel jour, l'accès ne pourrait vous être refusé, tout bonnement, parce que aucun portail, ni aucun gardien n'en protègent l'accès, ce qui fait, que ce lieu sacré, est devenu par excellence un lieu de rencontres douteuses où la drogue et le vin se refilent sans vergogne. Certains habitants alentour nous ont même certifié que des soûlards mettent au frais leurs bières à l'intérieur même des tombes, avant de s'adonner à d'interminables parties de pokers accompagnées de musique raï, diffusée par des minichaînes aux décibels endiablés. Ceci dit, l'entretien de ce cimetière est loin d'être apparemment la préoccupation des services concernés. Des herbes folles poussent autour des tombes, obligeant plus d'un à faire un grand détour avant de pouvoir accéder à la tombe de son proche, en empruntant un chemin caillouteux et accidenté, quand ce n'est pas en sautant d'une tombe à une autre, et encore, quand ce n'est pas à l'approche de l'Aïd El-Adha, car dans ce cas-là, la personne aura vite fait de déchanter puisque tous les moutons des quartiers environnants, viennent brouter l'herbe en plein milieu de ce cimetière, provoquant de ce fait l'ire de plus d'un visiteur, qui, outré de voir ces bêtes monter sur les tombes de ses parents, déclenche souvent une interminable bagarre avec les «bergers improvisés» qui, eux-mêmes, s'adonnent le plus souvent à des parties de cache-cache ou de saute-mouton dans un lieu aussi sacré. La sonnette d'alarme a déjà plusieurs fois retenti quant à l'entretien et au gardiennage de cet endroit... en vain. Quelques citoyens parlent même de cotisations pour la construction d'une haute muraille de protection pour cet endroit... en attendant le bon vouloir des autorités locales. Mais quoi que l'on puisse dire ou faire, la balle est dans le camp des services concernés, afin de pallier à cette décadence, et d'avoir recours dans les plus brefs délais à une solution adéquate afin de préserver le repos éternel de tous ceux qui ont été enterrés dans ce cimetière.