Londres qui accueille en fin de semaine trois importants événements a relevé le niveau d'alerte dans la probabilité d'attaques terroristes. Londres accueille cette semaine trois événements - réunions internationales sur le Yémen et l'Afghanistan, audition de Tony Blair dans le cadre d'une enquête sur l'Irak - sur fond de relèvement du niveau d'alerte terroriste et d'appels à manifester, qui mobilisent Scotland Yard. Le niveau d'alerte est passé vendredi soir d «important» à «sérieux», signifiant qu'un attentat est «très probable». Il s'agit du niveau 4 sur une échelle de 5. Les autorités ne disposent «d'aucun renseignement laissant suggérer qu'un attentat est imminent», s'est empressé de préciser le ministre de l'Intérieur, Alan Johnson. Et le ministre des Affaires étrangères, David Miliband, a indiqué pour tout commentaire hier: «Le mot d'ordre est vigilance. La population de ce pays est notre plus grande alliée face au très, très important défi que nous devons affronter». «Il y aura des modifications en termes de sécurité et de déploiements de la police, mais qui ne seront pas immédiatement visibles par le public», a indiqué samedi, sans plus de détails, un porte-parole du Home office. La décision concernant l'alerte est intervenue à l'orée d'une semaine particulièrement dense pour la capitale britannique, qui doit accueillir pas moins de deux rencontres internationales de premier plan, l'une sur le Yémen mercredi et l'autre sur l'Afghanistan, le lendemain. Toutes deux doivent aborder, entre autres, le problème du terrorisme international. Elles ont été convoquée par le Premier ministre Gordon Brown, soucieux d'occuper le terrain politique et diplomatique à l'approche des législatives prévues d'ici juin, pour lesquelles il est donné perdant depuis des mois. Des dizaines de hauts responsables venus du monde entier, comme la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et le président afghan, Hamid Karzaï, sont attendus dans la capitale britannique. Les organisations pacifistes Stop The War et la Campagne contre le développement du nucléaire (CND) ont prévu un comité d'accueil: elles ont organisé jeudi un rassemblement à proximité de Lancaster House, où doit se dérouler la conférence sur l'Afghanistan. «Il n'est pas dans nos habitudes de discuter des mesures mises en place en ce qui concerne la menace terroriste. Si nous le faisions, les gens sauraient comment les éviter», a souligné une porte-parole de Scotland Yard, refusant également de dévoiler le dispositif en place pour assurer la sécurité entourant les conférences et toutes les manifestations de la semaine. La vigilance sera de rigueur également au lendemain de la conférence sur l'Afghanistan. Stop The War et CND ont prévu une journée entière de mobilisation, avec des performances d'artistes et la lecture des noms de victimes de la guerre en Irak. Ce jour là, l'ancien Premier ministre, Tony Blair, doit donner toute la journée un témoignage très attendu devant la commission d'enquête sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Irak. M.Blair aura à coeur de justifier sa décision en 2003 d'engager quelque 45.000 soldats de Sa Majesté dans ce conflit, malgré l'absence d'une résolution de l'ONU et l'opposition d'une majorité de son opinion publique. Cette décision reste la plus controversée de son passage à Downing Street (1997-2007). Sept ans après avoir été à l'origine de marches de protestations monstres contre la participation de la Grande-Bretagne à la guerre, les deux organisations pacifistes ont appelé à manifester pour «le jugement dernier de Tony Blair», devant le centre de conférence, au coeur de Londres, là où se déroulent les audiences publiques de l'enquête ouverte en novembre.