Le responsable du Home Office, Alan Johnson, évoque une attaque très probable. La Grande-Bretagne a relevé, hier dans la soirée, le niveau de l'alerte terroriste dans le pays. Sur une échelle de 5, la menace est passée du stade 3 où elle est qualifiée de constante au 4 qui la décrit comme “grave”. Selon ce classement, une menace d'attaque terroriste est très probable. S'exprimant dans la presse, le responsable du Home Office, Alan Johnson, a refusé de livrer des détails sur la nature de nouvelles menaces. “Le Centre conjoint d'analyse du terrorisme (JTAC) a relevé aujourd'hui le niveau de la menace de terrorisme international pour le Royaume-Uni d'importante à grave. Cela signifie qu'un attentat terroriste est hautement probable, mais je tiens à souligner qu'il n'y a pas de renseignement suggérant qu'un attentat soit imminent.” Des experts de la question terroriste croient savoir que le gouvernement britannique a obtenu des informations sur l'éventualité d'attaques qui seraient organisées par des réseaux d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, notamment du Yémen. Ces indications lui ont été transmises par ses services de renseignements. À côté de la CIA, le MI5 britannique mène des investigations poussées pour identifier les nouvelles sources de menace. Les enquêtes ont suivi la tentative terroriste ayant ciblé un avion des lignes aériennes américaines, le 25 décembre dernier. Un jeune Nigérian, Omar Faruk Abdulmoutaleb, était prêt à faire exploser l'appareil au vol. Etudiant à LES (London School of Economics), ce fils de banquier avait été recruté dans la capitale britannique, puis envoyé dans les camps d'Al-Qaïda, au Yémen. Le Royaume-Uni compte de nombreuses cellules terroristes dormantes. Son rôle dans la guerre en Iran et en Afghanistan grossit les rangs des organisations terroristes. Le 7 juillet 2005, le pays vivait sa première attaque terroriste et qui avait fait plus d'une cinquantaine de victimes. Depuis, d'autres plans d'attentats ont été déjoués. En 2007, le niveau de l'alerte terroriste avait atteint son niveau maximal suite à deux opérations avortées qui ont ciblé l'aéroport de Glasgow, en Ecosse et les locaux d'une discothèque à Londres. Des voitures bourrées d'explosifs devaient servir à commettre les attaques. L'une d'elle était conduite par un étudiant en médecine d'origine irakienne. Pour prévenir d'autres opérations, le gouvernement britannique a renforcé sa législation antiterroriste. Certaines mesures comme les interpellations instantanées (stop and search), font l'objet d'une profonde polémique. Mais pour le gouvernement, tous les moyens sont bons pour éviter de nouveaux attentats. Des attaques bactériologiques et chimiques ne sont pas écartées par les autorités. Dans les transports en commun, le public est mis à contribution pour signaler les bagages suspects. Dans une semaine, Londres abritera deux conférences d'envergure sur le Yémen et l'Afghanistan. La seconde rencontre sur le transfert des pouvoirs au gouvernement afghan sera rehaussée par la présence de hauts responsables de 60 pays, dont le SG de l'ONU Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton ainsi que les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays. En perspective de ces deux événements, les services de sécurité britanniques sont en état d'alerte maximale.