Les quotidiens cairotes ont traité les «Djazaïryine» (Algériens) de «djazarine» (bouchers)! C'est un secret de polichinelle. La presse égyptienne voue une haine viscérale pour l'Algérie. Désormais, la presse égyptienne verse dans l'invective. Pourtant, cette même presse avait appelé, la veille du match Algérie-Egypte, à la réconciliation au nom de «la fraternité et de l'arabité» et voulait jouer à l'apaisement. Mais, la voilà de nouveau qui déterre sa hache de guerre contre tout ce qui est algérien. Les différents journaux parus hier, viennent de déverser leur fiel sur les Algériens. En d'autres termes, la presse égyptienne vient de «vomir» toute la haine que les Egyptiens portent contre les Algériens. Les quotidiens cairotes, à fort tirage, ont déversé une pluie de quolibets sur les Algériens les traitant de «terroristes», «violents», «bouchers». Cette attitude est loin d'être étonnante pour les Algériens. Les appels au calme d'avant match n'étaient en réalité qu'une autre forme de «trahison» égyptienne. Ce que la rue algérienne a bien compris. La palme de l'indécence est revenue à El Gomhouria. Connu pour être proche du pouvoir, cet organe s'est prêté à un jeu de mots ignoble. Ainsi, il a traité les «Djazaïryine» (Algériens) de «Djazarine», (bouchers). Hier encore, ce quotidien a tiré à boulets rouges sur Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football. «Pour la première fois, Mohamed Raouraoua échoue dans ses plans et manigances coutumières», a déliré ce tabloïd. Selon ces affabulations, le traquenard dont ont été victimes les joueurs et les supporters algériens ne serait qu'un scénario monté par M.Raouraoua. Pis, ce journal attribue à Samir Zaher, président de la Fédération égyptienne de football et son vice-président Hani Abou Zaïd «le mérite» d'avoir «retenu les leçons du passé». Le quotidien Al Ahram est entré en piste à son tour au bonheur des amateurs du sensationnel...et du médiatiquement sensuel. «Le ticket de la qualification (au Mondial) a été volé.» C'est sur cet air que les plumes frivoles d'Al Ahram ont dansé. Le numéro fût impeccablement exécuté. A tel point qu'il a fait oublier tous les appels des officiels égyptiens «à l'apaisement», à la veille de la rencontre des demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations entre les Fennecs et les Pharaons. Pour sa part, Al Masry Al Youm a fait dans...la récupération! Ce journal a essayé de mettre les défilés qui ont eu lieu en Algérie, après le match, au profit de l'Egypte. «Les quartiers de Bab El Oued, Hydra, Bab Ezzouar, Bir Khadem et Ben Aknoun, à Alger, ont vécu au rythme de la liesse de la communauté égyptienne», a prétendu ce média. Al Masry a poussé le bouchon plus loin. Il a cité six autres wilayates où auraient eu lieu ces, supposées scènes de joie. En fait, les défilés dont parle Al Masry sont ceux des supporters algériens. Malgré la défaite, ces derniers sont sortis dans les rues pour crier «One, Two, Three, viva l'Algérie!» Cet attachement que les Algériens ont manifesté aux Verts a dû faire de l'effet sur la presse égyptienne. Dans son ensemble, celle-ci a salué «la neutralité et le courage de l'arbitre beninois Koffi Codjia». Là, ce n'est que monnaie rendue, puisque ce dernier a fait basculer la rencontre en faisant sortir Halliche, l'élément clé de la défense des Verts et tout le monde connaît la suite. M.Codjia s'est distingué par un arbitrage vicieux qui a mis les Algériens sur le fil du rasoir, au grand bonheur des Egyptiens. Pourtant, à la veille du match, rien ne laissait présager un tel scénario. L'on se rappelle des déclarations faites, tour à tour, par les hauts responsables politiques et sportifs égyptiens à ce sujet. «Les Egyptiens et les Algériens doivent comprendre qu'ils constituent deux peuples frères», avait déclaré M.Ahmed Aboul-Gheît, ministre égyptien des Affaires étrangères. Ce dernier avait même indiqué qu'il était en contact permanent avec son homologue algérien, Mourad Medelci, pour assurer la sécurité des communautés algérienne et égyptienne dans les deux pays respectifs, durant le match. De son côté, Taleb Anas Al Faqih, ministre égyptien de l'Information, avait invité la presse des deux pays à traiter la rencontre entre les Verts et les Pharaons avec objectivité. Seulement, la presse cairote vient de faire exactement le contraire. L'objectivité n'est pas un vain mot, M.le Ministre.