A l'approche de l'échéance électorale, ce parti a encore du mal à concocter ses listes. Au siège du parti situé dans les locaux de l'ancien quotidien français La Dépêche aux portes de la Grande-Poste c'est déjà l'effervescence. Dès 15h, les militants encore accrochés aux idéaux du parti se bousculent au portillon alors que les responsables, pour la plupart des députés, des P-APC et des sénateurs, arrivent avec leur staff de chauffeurs et de protecteurs. Les luxueuses berlines stationnées tout au long du trottoir à droite de la rue qui mène à l'avenue Pasteur témoignent de l'importance de la réunion. On débat des listes des candidats de la wilaya d'Alger. Après la déroute du 30 mai, le RND refuse de céder la capitale à ses adversaires directs le FLN, le MSP et surtout le FFS, qui devient, après le retrait du RCD, le seul parti capable de causer des problèmes au parti d'Ouyahia. L'APC la plus convoitée reste Alger-Centre, fief avoué du RND, soigneusement gardé par son fidèle élève Tayeb Zitouni. Ce dernier, qui a amené à son terme l'opération de distribution de logements communaux ne s'est pas encore prononcé sur sa candidature. Il redoute, en fait, l'utilisation des familles non bénéficiaires du logement pour monter une campagne anti-Zitouni qui a, d'ailleurs, commencé en catimini, puisque le responsable de la commission indépendante de distribution des logements, M.Abdelkader Bouhouchine, s'est présenté comme numéro 2 sur la liste d'Alger-Centre au FLN. Le même scénario risque de se répéter pour l'APC de Kouba où Mme Bensahnoun fait face à une campagne de désinformation menée par des opportunistes qui ont rallié le FLN. Si Tayeb Zitouni et Mme Bensahnoun bénéficient du soutien et de la reconnaissance du secrétaire général du parti, M.Ahmed Ouyahia, ce n'est pas le cas pour les autres P-APC, puisque l'homme fort du RND compte écarter des têtes de liste 80% des maires sortants. Une autre manière d'assainir le parti et de réparer la gestion catastrophique durant ces cinq dernières années. Après la mise à l'écart des maires corrompus et des maires ayant des antécédents judiciaires, c'est le tour des mauvais gestionnaires des mairies RND. Première mesure prise par Ouyahia pour responsabiliser ses élus: le règlement total des cotisations. Une dette que le P-APC devra inéluctablement régler si la tentation politique et financière lui commande de changer de camp. Ouyahia veut surtout éviter que le cas du maire de Saoula ne se répète où un ancien DEC s'est présenté sur la liste ANR avant de changer in extremis de camp pour sauvegarder sa place à l'APC de Saoula. Devant cet état de fait, le RND fait encore face à de nouvelles difficultés. Les élections locales serviront, à coup sûr, de baromètre pour prendre la température du parti et reconnaître enfin les vrais des faux militants du RND.