Le ministère de la Justice s'est constitué partie civile après l'éclatement de l'affaire par Tayeb Belaïz lui-même. A la demande de l'avocat général, le tribunal de la première instance d'Oran, devant juger sa propre affaire, a décidé le renvoi sine die du procès appelé «le scandale de la cour d'Oran» afin de permettre l'élaboration d'une deuxième enquête d'expertise devant être complémentaire et détaillée. Celle-ci doit définir, avec exactitude, le volume réel du montant qui a été mobilisé lors de la réalisation de la nouvelle cour d'Oran. Le montant en débat actuellement, est de l'ordre de 32 milliards de centimes tandis que les estimations sont divergentes. Les plus proches du dossier sont sceptiques. Ils redoutent que le projet n'ait coûté le double, voire plus que ce qui a été annoncé par les conclusions de la première enquête. Le report du procès a été expliqué par plusieurs défaillances et manques dans la première expertise effectuée par 10 ingénieurs. Le scandale dans lequel sont impliqués trois hauts cadres n'est pas une simple vue de l'esprit. Celui-ci porte le sceau d'une grosse arnaque et tricheries dans les travaux et dans lesquelles le ministre de la Justice a été victime. «L'instance judiciaire en contentieux doit avoir une vocation de plus grande cour du pays», ont doublement misé les responsables hiérarchiques de la justice. Le ministre est allé très loin dans son discours d'alors en promettant de sérieuses démarches, à commencer par l'ouverture d'une enquête jusqu'au lancement des poursuites judiciaires contre tous les fautifs ayant un bras long dans l'affaire. Au vu des violations décriées, le ministère de la Justice, sur ordre du ministre, s'est constitué partie civile après l'éclatement de l'affaire par Tayeb Belaïz en personne, à l'issue de la visite d'inspection et de travail qu'il a effectuée à Oran fin 2007. En effet, au cours de sa tournée, le ministre, qui a sévèrement contesté et les travaux et la conception de la maquette, n'a pas été tendre en annonçant, sur place, qu'il passerait à l'action. «Ce projet ne répond pas aux normes exigées par le cahier des charges», a-t-il protesté lorsque des explications lui ont été données. Le projet était pourtant, en phase finale des travaux. Le coup de gueule du ministre ne s'est pas arrêté là. Irrité par le non-respect des règles urbanistiques devant régir les institutions judiciaires, Belaïz Tayeb a décidé la délocalisation du tribunal d'Es Seddikia à la place de la cour contestée. Aussi, le ministre, qui n'a pas caché sa déception, a souligné les raisons de son mécontentement. Non-respect du cahier des charges devant servir de garde-fou du projet, absence flagrante de plusieurs commodités, à savoir la climatisation centrale qui fait défaut, l'exiguïté des huit salles d'audience et du parking de stationnement et tant d'autres erreurs sont autant d'ambiguïtés soulevées et mises à l'actif du bureau d'études en charge du projet.