Une grande marche aura lieu aujourd'hui en blouses blanches du CHU Mustapha-Bacha en direction de la Présidence de la République. En grève depuis près de deux mois, les médecins grévistes vont manifester leur colère dans la rue. En effet, les protestataires organisent aujourd'hui une grande marche en blouses blanches du CHU Mustapha Bacha vers la Présidence de la République à partir de 11h. Regroupant les hospitalo-universitaires, les généralistes, les spécialistes....la parade de la colère sera de taille. Contacté à ce sujet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet a affirmé que cette action vise l'intérêt collectif et non personnel. «Nous avons utilisé tous les moyens de négociation avec la tutelle. Hélas! celle-ci demeure aphone». L'interlocuteur a rappelé, au passage, que «le mercredi suivant, notre marche sera dirigée vers le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière» avant de souligner que «cette action sera enchaînée par une autre marche vers le Palais du gouvernement et ce, toujours le mercredi pour aboutir à une autre marche en direction de la Présidence de la République le mercredi qui suivra». Notre interlocuteur soulignera que ce mouvement de protestation verra la même mobilisation à Oran, Annaba, Constantine et Ouargla. En ce qui concerne la grève ouverte, le Dr Merabet a affiché sa satisfaction, compte tenu de «son bon déroulement à travers les wilayas du pays, entre autres, Alger, Oran, Annaba, Constantine, Ouargla...» En outre, le président du Snpsp a rappelé que «les revendications des médecins grévistes sont inchangeables et inchangées. Nous demandons d'abord, l'amendement du décret exécutif paru au Journal Officiel n°70 du 29 novembre 2009, car il faut le remettre en conformité avec ce qu'on a discuté avec les pouvoirs publics». La deuxième revendication, essentielle pour l'intervenant, est «le régime indemnitaire qui doit être élaboré en associant le partenaire social». Les protestataires réclament également un week-end adapté au week-end semi-universel, récemment adopté par l'Algérie. Par ailleurs, les praticiens grévistes estiment que «les médecins ont le droit de bénéficier de la cessibilité pour le logement de fonction, à l'image des autres salariés de la Fonction publique». Sur un autre registre, les grévistes dénoncent fermement «toutes les formes d'entraves au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimé dans l'interférence et l'injonction de l'administration centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales». La même source déplore les mesures répressives d'intimidation utilisées par l'administration de tutelle contre adhérents et cadres syndicaux du Snpsp, notamment à Oran, Mascara, Laghouat, Alger et Sétif. «Les protestataires dénoncent les ponctions sur les salaires des praticiens grévistes décidées en violation des dispositions réglementaires, malgré un service minimum observé et assuré aux citoyens», conclut notre interlocuteur.