Le chef de l'Etat aurait accédé au souhait de M.Belkhadem. L'équipe gouvernementale va subir, dans les tout prochains jours, un léger lifting. C'est ce que nous venons d'apprendre de sources crédibles et bien informées. Les départements ministériels concernés sont ceux de l'Agriculture, du Commerce, de l'Enseignement supérieur, des Affaires étrangères et de la Culture. A travers cette opération, M.Abdelaziz Belkhadem, qui est à la tête de l'Exécutif depuis le mois d'avril 2005, souhaite donner plus de tonus à son équipe. Une équipe qui semblait être à bout de souffle, tant elle ne semblait plus pouvoir répondre aux préoccupations quotidiennes des Algériens. Selon toute vraisemblance, le chef du gouvernement a fini par être entendu par le chef de l'Etat. En effet, M.Abdelaziz Belkhadem avait appelé de tous ses voeux un remaniement ministériel qui restait du ressort exclusif du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat, dont le pragmatisme n'est plus à démontrer, a longtemps entretenu le suspense autour de la question. Estimait-il que l'heure n'était pas encore venue? Sans aucun doute. Les priorités ne manquaient guère. L'Algérie est en chantier. Certains projets ont pris du retard. Il fallait battre à nouveau le pavé pour donner le coup de pouce nécessaire à la concrétisation de projets d'une priorité absolue pour M.Abdelaziz Bouteflika. Gagner la bataille de l'eau, celle du logement, la santé, l'éducation, la culture et celle de l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés. Tous ces projets se bousculent et s'entrechoquent, alors que l'on se retrouve à pratiquement 12 mois de l'expiration du second mandat du chef de l'Etat. Nul n'ignore que dès son arrivée à la chefferie du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem n'a cessé de réclamer à cor et à cri la révision de la Constitution et, par là même, la possibilité à M.Abdelaziz Bouteflika de briguer un troisième mandat. Le chef du gouvernement sait très bien qu'il a une étape décisive à franchir à une encablure de l'élection présidentielle de 2009. Tout cela porte à croire que le timing pour un remaniement ministériel semble avoir été soigneusement choisi. Il ne s'agit point de courir, il faut partir à point. C'est la stratégie que semble avoir privilégié le chef de l'Etat. Il veut donner toutes ses chances à ce nouveau staff qui doit mener à bon port l'expédition. M.Abdelaziz Belkhadem aura comme lourde tâche de dégoupiller une crise sociale qui est essentiellement liée à l'amélioration du pouvoir d'achat, mais qui est aussi imbriquée dans des augmentations historiques des produits de consommation. La levée de boucliers des syndicats autonomes qui sont farouchement opposés à la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique connaîtra-t-elle une baisse de tension? M.Abdelaziz Belkhadem, soutenu par l'Union générale des travailleurs algériens, a pris des mesures exceptionnelles pour mettre en application les augmentations de salaires qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2008. Les départements de l'agriculture et du commerce sont en première ligne: ils ont exhibé leur impuissance devant la hausse des prix et la pénurie de certains produits tels que le lait ou la pomme de terre. Selon toute vraisemblance, ces deux ministères seront parmi les premiers à faire les frais d'un remaniement ministériel qui n'aura que trop tardé. Le chef de l'Etat a apparemment tranché, les résultats enregistrés par l'actuelle équipe gouvernementale ne répondent pas aux attentes ainsi qu'aux objectifs de son programme. 2009 c'est déjà demain.