Le chef de la police de Dubaï a affirmé qu'il lancerait un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, si le Mossad était responsable du récent assassinat à Dubaï d'un cadre du Hamas, dans une déclaration publiée hier à Abou Dhabi. Si une implication du service de renseignements israélien, le Mossad, dans l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh se confirme, «nous lancerons un mandat d'arrêt contre lui», a déclaré, au sujet de M.Netanyahu, le général Dhahi Khalfan au quotidien The National, organe du gouvernement de l'émirat d'Abou Dhabi. «Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, sera le premier à être recherché par la justice car ce serait lui qui aurait signé la décision de tuer (Mahmoud) al-Mabhouh à Dubaï», a-t-il ajouté. Il n'a cependant pas rendu formellement le Mossad responsable du meurtre, survenu le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï, même s'il avait déclaré le 31 janvier qu'il n'écartait aucune piste dans l'enquête, y compris celle d'une responsabilité du Mossad. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé Israël d'avoir assassiné Mahmoud Al-Mabhouh, l'un des fondateurs de sa branche armée. Le gouvernement de Dubaï a indiqué avoir demandé l'aide d'Interpol dans la recherche des suspects, au nombre d'«au moins sept hommes, détenteurs de passeports de plusieurs pays européens», selon le général Khalfan. Il s'agit du premier assassinat d'un responsable palestinien aux Emirats arabes unis, qui n'entretiennent pas de relations avec Israël. Mahmoud al-Mabhouh, 50 ans, avait été le responsable de l'enlèvement au début de la première Intifada palestinienne (1987-1993) de deux soldats israéliens qui ont ensuite été tués, ainsi que de la planification de plusieurs attentats anti-israéliens, selon le Hamas. Le Mossad avait tenté d'assassiner en septembre 1997 le chef du Hamas Khaled Mechaal à Amman. Il a mené de nombreuses opérations spectaculaires d'assassinat de dirigeants palestiniens à l'étranger, dont le bras droit du dirigeant historique Yasser Arafat, Abou Jihad, en avril 1988 lors d'un débarquement à Tunis, et le chef de l'organisation radicale du Jihad islamique Fathi Chakaki, en octobre 1995 à Malte.