Va-t-on réellement céder à cette pression? Sinon, comment compte-t-on délivrer les otages? La présumée branche d'Al Qaîda au Maghreb menace d'exécuter deux otages, sur les six détenus au nord du Mali au niveau de la bande frontalière algéro-ma-lienne. Il s'agit du Français Pierre Camatte et de l'Italien Sergio Cicala. C'est le centre américain de surveillance de sites islamistes qui rapporte cette information précisant que les ravisseurs ont lancé un nouvel ultimatum en direction des pays d'origine des deux otages. Pour le Français, la date limite a été fixée au premier mars, tandis que pour l'Italien dont l'épouse est également détenue par les terroristes d'Al Qaîda, elle a été fixée au 20 février. Les ravisseurs réclament en échange des otages la libération de leurs éléments détenus dans les prisons, notamment maliennes. Mais pour le moment, rien n'a encore été dit sur les trois Espagnols enlevés en Mauritanie. Concernant cette prise d'otages, qui continue de faire l'actualité sécuritaire, le président malien avait déclaré, il y a à peine quelques jours, que les pourparlers se déroulent bien, et qu'il y a beaucoup d'espoir. Dans ses propos, le président malien exclut, toute opération militaire à la demande de l'Europe, pour, a-ton souligné, préserver la vie de ces derniers. Dans ce contexte, il a souligné: «Nous travaillons avec efficacité et discrétion.» Auparavant, le président ma-lien a reçu la visite du ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, qui aurait tenté de faire pression sur le gouvernement malien afin de répondre favorablement aux revendications des terroristes. Le ministre a agi après qu'Al Qaîda ait prolongé son ultimatum à l'égard de l'otage français qui risque sa vie. Concernant l'autre otage, Pierre Camatte, devenu justement une affaire personnelle du président français Nicolas Sarkozy, les ravisseurs demandent une rançon dont le montant n'a pas été précisé, et la libération de quatre terroristes des prisons maliennes dont un Algérien. Le centre américain de surveillance de sites islamistes rapporte également selon le communiqué d'Al Qaîda au Maghreb, que concernant l'otage français âgé de 60 ans, les ravisseurs soulignent: «Une fois que ce délai supplémentaire précieux sera écoulé, nous aurons fait tout ce que nous pouvons. La France et le Mali devront assumer leur pleine responsabilité quant à la vie de celui qui a été enlevé si nos demandes ne seront pas respectées.» Concernant l'otage italien Sergio Cicala, ceux qui se font appeler les moudjahidine, ajoutent: «Nous avons demandé la libération de nos prisonniers dont les noms ont été communiqués au négociateur italien» et de préciser: «Nous donnons au gouvernement italien une période de 25 jours à compter de la date d'émission de ce communiqué et nous demandons au gouvernement qui est impliqué dans la guerre contre l'Islam et les musulmans, d'être bien conscient que la protection de ses citoyens requiert que nos demandes soient traitées avec sérieux.» La série des enlèvements a débuté le 26 novembre au Mali quand les terroristes d'Al Qaîda kidnappaitent, en premier lieu, le Français en pleine nuit de son hôtel au Mali. Presque en même temps, trois Espagnols connaîtront le même sort le 29 novembre en Mauritanie, alors que le couple italien sera enlevé le 17 décembre en Mauritanie également. La région, à ne plus en douter, est très déstabilisée, non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi politique et socio-économique. Al Qaîda avait saisi ces ingrédients favorables au terrorisme pour tisser une véritable toile d'araignée. Les pays du Sahel à eux seuls, ne peuvent faire face à ce phénomène aussi dévastateur que criminel, nourri par le crime organisé, dù à tout genre de trafic tels la drogue et le trafic d'armes et de munitions. L'action prend de plus en plus d'ampleur, surtout depuis qu'Al Qaîda a réussi à trouver des complicités avec certaines tribus. Aujourd'hui, le prétendu numéro un d'Al Qaîda au Maghreb, Abdelmalek Droukdel, menace de mener son djihad au niveau d'un pays meurtri à cause de la guerre civile entre chrétiens et musulmans, le Nigeria. La menace grandissante au niveau de toute cette zone ne devrait pas laisser indifférents les pays occidentaux, déjà impliqués par le fait que leurs ressortissants constituent un alibi de plus pour leurs activités. Cependant, Al Qaîda qui a pris conscience que le versement des rançons n'est plus d'actualité, mise sur la libération de ses acolytes. C'est exactement la question qui reste posée. Va-t-on réellement céder à cette pression? Sinon, comment compte-t-on délivrer les otages?