Le dispositif de contrôle sera davantage renforcé grâce aux interventions coordonnées avec les autres institutions. Le dispositif de contrôle mis en marche par la Douane algérienne a permis d'étouffer «la mafia de l'importation». En 2009, plus de 19.400 interventions ont été enregistrées dont 1 316 concernent le secteur public et plus de 18.150 le privé. La cellule de suivi, chargée d'élaborer des rapports sur les opérations d'importation douteuses, a procédé, depuis son installation, à plusieurs actions de contrôle, touchant notamment des produits de première nécessité tels que les céréales et le lait. Il s'agit aussi du contrôle sur le Système d'information et de gestion automatisée des douanes (Sigad), les utilisations abusives des registres du commerce et de fausses domiciliations bancaires des opérations. Mais aussi de la gestion des grilles de sortie du port, afin de s'assurer que la marchandise a bel et bien suivi le circuit réglementaire. Cet observatoire démontre que «le rôle des douanes ne se limite nullement au rôle classique de contrôle, mais elles ont un rôle prépondérant dans la protection de l'économie nationale», explique Hocine Houri, le directeur du Cnis. Nous rappellerons que le tribunal d'El Affroun avait prononcé une peine de deux ans de prison ferme, en octobre dernier contre l'ex-directeur général de l'Oaic. Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre cet organisme: passations de marchés contraires à la réglementation, dilapidation des biens de l'Etat, fausse écriture sur documents officiels, négligence ayant entraîné un manque à gagner, complicité de dilapidation ou encore écarts de poids et faux et usage de faux. Les actions des douanes ont permis d'assainir le fichier des importateurs. A ce propos, M.Houri a relevé que le dispositif de contrôle sera davantage renforcé grâce aux interventions coordonnées avec les autres institutions (ministère du Commerce, Banque d'Algérie et services des Impôts), notamment avec la généralisation du NIF, (Numéro d'identification fiscale) ce «qui générera des recettes douanières nettement plus importantes.» A ce propos, il a rappelé que les recettes douanières avaient atteint 459 milliards de DA en 2009, contre 440 milliards de DA en 2008, en hausse de 4,46%, malgré la «relative stabilité» des importations de l'Algérie. Le directeur du Cnis a précisé que les importations de blé, lait, véhicules, médicaments et matériaux de construction ont diminué de près de 30% par rapport à 2008. «Cette baisse est liée surtout à l'impact des mesures prises par les pouvoirs publics notamment avec la généralisation de l'utilisation de la carte magnétique du numéro d'identification fiscale (NIF)», explique-t-on. En effet, cette procédure a permis «un meilleur échange d'informations, une facilité dans les contrôles fiscaux et un assainissement du fichier, surtout après les mesures d'encadrement des pouvoirs publics à partir de 2009 pour contenir les flux des importations», souligne-t-on. Le bilan de 2009 s'illustre par la baisse des importations de plus de 17 milliards de dollars. Les importations de l'Algérie en 2009 n'ont, non seulement, pas augmenté, mais ont accusé une légère baisse de 1% pour atteindre 39,1 milliards de dollars, soit une réduction de la facture des importations de plus de 17,30 milliards de dollars. Les importations de l'Algérie ont augmenté de 27% en 2007 pour totaliser 27,43 milliards de dollars et de 41,7% en 2008 (39,71 milliards), et à partir de cette tendance haussière, elles devraient atteindre 56,40 milliards de dollars, en 2009. S'agissant de la structure des importations par groupe de produits, seuls les biens d'équipement, qui occupent une part de plus de 39% du total des importations, ont augmenté de 15,1% en 2009, ce qui s'explique par la dynamisation du secteur industriel, selon le responsable du Cnis. Les autres groupes de produits ont baissé, notamment les produits destinés à la revente en l'état, qui représentent 30,45% du total, avec -16,2%, passant de 14,2 milliards de dollars à 11,9 milliards de dollars.