La construction de logements s'est poursuivie dans un quart des colonies israéliennes de Cisjordanie en dépit d'un moratoire partiel de 10 mois décrété par le gouvernement, a indiqué hier «la Paix Maintenant». Cette organisation non gouvernementale opposée à la colonisation cite dans un communiqué une réponse écrite, donnée par le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnaï, à une question posée par le député d'opposition de gauche Haïm Oron reconnaissant que les travaux continuaient dans 29 colonies. A cette liste, «la Paix Maintenant» a ajouté cinq autres colonies où l'organisation a constaté la poursuite des travaux malgré un gel partiel ordonné le 26 novembre, sous la pression des Etats-Unis. Cette mesure est censée concerner les nouvelles constructions de logements dans les colonies, mais permet la poursuite des chantiers dans les cas où les travaux de fondation avaient débuté. «La Paix Maintenant», qui organise sur le terrain des tournées d'inspection, a également constaté que dans certains chantiers, les travaux avaient lieu de jour comme de nuit ainsi que durant le Shabbat, le samedi, jour de repos du judaïsme. Par ailleurs, le ministère l'Habitat a donné son feu vert aux entrepreneurs qui ont remporté un appel d'offres à la mise en vente de nouveaux logements dans la colonie de Beitar Illit à l'ouest de Bethléem avant même que les chantiers aient débuté, a «ajouté la Paix Maintenant. Selon la radio de l'armée, depuis le début du moratoire, plus de 250» ordres d'arrêt des travaux et de destruction ont été émis par des inspecteurs de l'administration militaire venus vérifier dans les colonies l'application du moratoire. La radio n'a pas précisé si ces ordres avaient été suivis d'effets. Le moratoire décrété par le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne concerne ni Jérusalem-Est, ni les 3 000 logements qui étaient en chantier en Cisjordanie, ni l'érection d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux...). Au total, quelque 300.000 Israéliens vivent dans les colonies de Cisjordanie, hors Jérusalem-est occupée. Les Palestiniens ont rejeté ce moratoire et réclame un gel total de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est, à majorité arabe et occupé en 1967.