La Centrale syndicale propose d'ouvrir un dossier sur cette question en se basant sur le Snmg. Mieux vaut tard que jamais. La Centrale syndicale décide enfin de réagir à la détérioration du pouvoir d'achat et à l'augmentation des prix des produits de première nécessité. C'est à partir de Sidi Bel Abbès que le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi-Saïd, a annoncé, avant-hier, l'ouverture d'un dossier sur la baisse du pouvoir d'achat. Le syndicat se penchera certainement sur la question du Snmg. Tout le monde s'accorde à dire que la famille algérienne moyenne, constituée de 6 à 7 personnes, ne peut vivre avec un Snmg en dessous de 25.000DA. C'est là un constat de l'Ugta et une revendication du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune. Pourtant, lorsque le Snmg a été porté à 12.000DA, l'Ugta a applaudi. Au moment où le pouvoir d'achat est en baisse en raison de la hausse du coût de la vie et qui ne semble pas avoir été compensée par la hausse des salaires, les spécialistes estiment que le Snmg doit atteindre 35.000DA. Par ailleurs, Sidi-Saïd trouve insensé de «tirer sur l'Ugta en parlant des hausses de prix qui ne sont que le résultat d'un aspect négatif de l'économie de marché qui laisse la population entre les mains des spéculateurs de fruits et légumes». Les responsables de l'Ugta ont été, en quelque sorte, poussés à réagir face à cette situation. Comme d'habitude, ce sont les syndicats autonomes à être les devanciers à soulever ce problème dont sont victimes les fonctionnaires. D'ailleurs, 15 syndicats autonomes, représentant différents secteurs, préparent une grève nationale pour le 15 du mois en cours. Le débrayage est motivé par «le laminage insupportable du pouvoir d'achat et le déni d'existence des syndicats autonomes». Réagissant à cette décision, Sidi-Saïd a appelé, dimanche, les syndicalistes à suivre «une discipline unitaire qui la renforcera.» Il estime que la stabilité du pays doit présider à toutes les urgences et sans laquelle aucune avancée sociale n'aurait été possible. Intervenant devant les représentants de l'Ugta affiliés au sein des 24 fédérations d'entreprises et administrations de la wilaya d'Aïn Témouchent, il a insisté sur les vertus du dialogue à l'intérieur de l'organisation et avec ses partenaires sociaux. Un dialogue qui sera, a-t-il précisé, avec «ceux qui veulent construire, réunir les travailleurs et pas l'inverse». Mais tout semble indiquer que la Centrale syndicale passe par une phase très délicate. Entre ses engagements envers le gouvernement et ses promesse envers les travailleurs de la Fonction publique, elle se retrouve entre «le marteau et l'enclume». Certains fonctionnaires ne cachent pas leur inquiétude vis-à-vis de la concrétisation des engagements du gouvernement et de l'Ugta dans ce sens. La mobilisation des syndicats autonomes pour la prise en charge des revendications des travailleurs de certains secteurs publics témoigne en quelque sorte de l'incapacité de l'Ugta à gérer les problèmes des travailleurs ou à satisfaire leurs revendications. Là aussi, Sidi-Saïd tente de calmer les esprits. Il s'est même félicité d'avoir obtenu l'application avec effet rétroactif, à partir de janvier 2008, de la nouvelle grille des salaires. Selon lui, tous les points indiciaires qui existaient ont été réunis en un seul d'une valeur de 45DA. Rien que ça!