La Russie a annoncé hier le report dû à des «problèmes techniques» de la livraison à l'Iran de systèmes antimissile S-300, au lendemain de la visite à Moscou du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon l'agence Interfax. «Le retard s'explique par des problèmes techniques. Les livraisons seront effectuées dès qu'ils seront résolus», a déclaré le directeur adjoint du service russe pour la coopération militaro-technique, Alexandre Fomine, à l'agence Interfax à New Delhi. Cette déclaration intervient après la visite à Moscou du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. «En ce qui concerne les ventes d'armes, nous prenons toujours en compte les inquiétudes de toutes les parties et nous attendons que la Russie fasse la même chose», a déclaré M.Netanyahu dans une interview au quotidien russe Kommersant publiée hier. Interrogé pour savoir si le dossier des systèmes S-300 avait été évoqué lors de ses discussions avec le président russe, Dmitri Medvedev, M.Netanyahu a répondu: «Les déclarations (de Medvedev) ont été très importantes, mais je ne voudrais pas entrer dans les détails». Les pays occidentaux et Israël demandent depuis des mois à la Russie de renoncer à livrer ces systèmes controversés à l'Iran, malgré le contrat liant les deux pays à ce sujet. Moscou souffle le chaud et le froid sur ces missiles sol-air, qui rendraient plus difficiles des bombardements d'installations nucléaires iraniennes. Téhéran de son côté s'agace ouvertement du retard pris par la livraison. Dimanche, un haut responsable russe a assuré que la Russie n'avait pas de raison de ne pas honorer son contrat avec l'Iran. «Il y a un contrat signé, que nous devons remplir, mais les livraisons n'ont pas encore commencé. Cette transaction ne fait l'objet d'aucune sanction internationale», a déclaré le secrétaire adjoint du Conseil russe de sécurité, Vladimir Nazarov. L'ambassadeur iranien à Moscou, Mahmoud Reza Sajjadi, avait affirmé fin novembre avoir reçu l'assurance que ce système d'arme serait bien livré à Téhéran. Les systèmes S-300 rendraient plus difficiles les bombardements d'installations nucléaires iraniennes, une action que n'excluent pas les Etats-Unis et Israël. Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.