La valeur de cette marchandise s'élève à 10 millions de dollars. La guerre contre la contrefaçon de pièces de rechange automobile commence à porter ses fruits. Et pour cause, selon le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, pas mois de 2 500 tonnes de pièces contrefaites ont été saisies depuis la mise en place des nouvelles mesures d'importation de ces dernières, au mois de novembre 2009. Ainsi, une marchandise d'une valeur dépassant les 10 millions de dollars a été refoulée et détruite avant même qu'elle n'outrepasse les services portuaires du pays. «Les dispositions mises en place depuis le 2 novembre 2009 ont permis d'interdire l'introduction au niveau du territoire national de 2500 tonnes de pièces de rechange en infraction avec la réglementation en vigueur et dont la valeur dépasse les 10 millions de dollars», a déclaré le premier responsable du secteur lors des travaux de la journée d'étude et d'information sur la pièce de rechange des véhicules organisée hier à Alger. Lors de cette dernière, placée sous le thème «La sécurité routière et la lutte contre la contrefaçon», le ministre a précisé que les infractions à l'origine de cette saisie sont l'absence de l'appellation commerciale, d'informations sur l'identité de l'importateur, ainsi que des fraudes sur l'origine de ces pièces. Et d'ajouter, que les importateurs de ces produits en infraction avec la réglementation actuelle seront traduits en justice. Le ministre a ensuite donné une série de chiffres qui reflètent, selon lui, la réalité du secteur des pièces de rechange. Il a alors indiqué que le pays compte pas moins de 38.800 acteurs oeuvrant dans le commerce de ces pièces dont 9913 importateurs, 2309 distributeurs dans le marché du gros et 26.386 dans le marché du détail. Ces derniers ont, à eux seuls, importé et distribué quelque 43.000 tonnes de pièces de rechange en 2009 pour une valeur de 496 millions de dinars. Un marché fort attrayant et dont tout le monde veut sa part, parfois même aux dépens des automobilistes, qui paient de leur vie ces pièces qui ne valent pas un clou. Et pour cause, 50% de ces pièces de rechange sont à l'origine d'un quart des accidents de la route. Dans un pays où le parc automobile est estimé à près de cinq millions de véhicules, il s'agit tout simplement de population en danger. Le résultat de ce trafic meurtrier ne se fait pas attendre. Plus de 4000 Algériens meurent chaque année dans des accidents de la circulation, des dizaines de milliers de blessés, autant d'orphelins et de handicapés, sans compter les énormes coûts médicaux et sociaux. Pour lutter contre ce fléau, les pouvoirs publics ont engagé une nouvelle politique de lutte contre la contrefaçon. Aussi, une série de mesures a été mise en oeuvre le 2 novembre dernier. Ces dernières interviennent après l'interdiction de l'importation de véhicules de moins de 3 ans, l'institution du contrôle technique obligatoire et l'interdiction de circulation de véhicules de plus de 30 ans. Elles stipulent qu'aucune pièce de recharge ne sera admise en Algérie si elle ne provient pas de son pays d'origine. Pour cela, les importateurs sont dans l'obligation de fournir un certificat attestant que les pièces en question ont été fabriquées sous une licence attribuée par la maison mère.