L'Algérie est un important partenaire des Etats-Unis en Afrique du Nord et les relations entre les deux pays sont très solides. «Le marché algérien intéresse fortement les compagnies américaines». La phrase est de Mme Nicole Lamb-Hale, conseiller général adjoint au Département américain de Commerce, prononcée dès son arrivée, mercredi dernier à Alger, à la tête d'une délégation de 24 hommes d'affaires. L'Algérie accueille tous les partenaires économiques qui veulent travailler avec elle de «façon positive» et avec une «bonne intention». Ce sont les termes de la réponse donnée par le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci qui a reçu, avant-hier, la diplomate américaine. Signe de l'importance de cette visite, cette responsable a été reçue par trois autres ministres dont celui en charge du Commerce, Hachemi Djaâboub. Elle a eu d'autres entrevues avec Abdelhamid Temmar et Karim Djoudi qui sont respectivement ministres des Affaires étrangères et de l'Industrie et de la Promotion des investissements. La visite n'a pas un caractère purement commercial, selon Nicole Lamb-Hale qui a organisé mercredi dernier une conférence de presse à Alger. Elle intervient dans un contexte de multiplication de responsables américains qui activent dans le corps diplomatique ou dans la hiérarchie militaire. Le fait que l'Algérie soit placée sur une liste de pays dont les ressortissants sont considérés comme source de menace pour la sécurité des transports aériens n'entame pas la volonté des deux pays d'approfondir leurs relations. En 2009, le principal client de l'Algérie étaient les Etats-Unis d'Amérique avec 9,26 milliards de dollars, selon les Douanes algériennes. Ils sont suivis de loin par la France avec 4,63 milliards. Ce dernier pays demeure le principal fournisseur de l'Algérie avec 6,14 milliards suivi par les Etats-Unis d'Amérique avec 1,99 milliard de dollars. La responsable américaine a dit, mercredi dernier, que son pays ne compte pas construire sa relation avec l'Algérie selon les positions de la France. Elle écarte ainsi toute velléité de se livrer à une guerre d'influence avec la France. Cela n'empêche pas les deux pays de renforcer leur coopération. Les deux parties ont abordé les questions liées au renforcement de la coopération, notamment par l'élargissement des échanges entre les deux pays dans l'intérêt mutuel de l'Algérie et des Etats-Unis. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M.Hamid Temmar, qui a reçu, jeudi dernier, la diplomate américaine. Les entretiens ont eu lieu en présence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M.David Pierce, et du président de l'US-Algeria Business Council, M.Ismaïl Chikhoune. Le ministre précise que le renforcement de ces échanges est tributaire de la volonté commune de saisir les opportunités offertes dans divers secteurs d'activités. Selon M.Temmar, l'Algérie est disposée à développer sa coopération avec les Etats-Unis en accordant diverses facilitations et avantages, conformément à la législation en vigueur, aux opérateurs économiques américains désirant réaliser des partenariats dans des activités hors hydrocarbures. Tout en conservant la majorité dans les projets, «nous voulons attirer les investisseurs étrangers vers les secteurs qui nous intéressent à la faveur de la relance en cours des grandes activités, notamment dans les matériels motorisés, la pharmacie, les ciments et l'électronique où les nouveaux groupes pourraient être ouverts au partenariat étranger», a souligné le ministre. Les investisseurs américains ne sont pas gênés par la nouvelle législation algérienne sur l'investissement, a souligné pour sa part, la diplomate américaine. Les Etats-Unis aident même l'Algérie dans sa quête pour l'accès à l'OMC, dit-elle. Le président de l'US-Algeria Business Council, M.Ismaïl Chikhoune, trouve même que la législation locale permet aux Américains de prendre moins de risques surtout lorsqu'il s'agit de PME. Le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, a relevé, dans ce sens, que plusieurs domaines de coopération s'offrent à l'Algérie et aux Etats-Unis, ajoutant que la responsable américaine est accompagnée de représentants d'importantes compagnies américaines, activant dans des secteurs-clés et sensibles qui intéressent l'Algérie. Certaines de ces entreprises activent déjà en Algérie et les autres investiront bientôt le marché algérien, a-t-il dit. Pour le ministre, cette visite est un pas très positif sur la voie du développement des relations économiques liant les deux pays. Certains produits peuvent même être fabriqués en Algérie et exportés vers l'étranger.