Une fois l'accord signé, le JEM et le gouvernement soudanais entameront à Doha des négociations de paix directes. Le gouvernement soudanais et un important groupe rebelle du Darfour sont sur le point de signer un cessez-le-feu et un accord encadrant la tenue de négociations de paix directes, a indiqué hier la rébellion. «Nous devons signer un accord-cadre portant sur les enjeux cardinaux à aborder lors des négociations, comme le partage de la richesse, la sécurité et la situation des déplacés», a déclaré par téléphone depuis N'Djamena Ahmed Hussein, porte-parole du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), un des deux principaux groupes rebelles du Darfour. Une fois cet accord signé, le JEM et le gouvernement soudanais entameront à Doha des négociations de paix directes. Ces négociations pourraient mettre fin aux affrontements au Darfour, a affirmé vendredi le président soudanais Omar el Bechir, actuellement en campagne pour les élections générales d'avril. «Il y aura aussi un cessez-le-feu», a ajouté M.Hussein, précisant que ces accords devaient être signés au cours des prochaines heures à N'Djamena sous les auspices du président tchadien Idriss Deby Itno. Le JEM et le gouvernement soudanais pourraient se retrouver dès demain au Qatar pour débuter les négociations, a-t-il ajouté. Un autre important mouvement rebelle du Darfour, l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid) refuse toutefois de participer au processus de paix de Doha. Des combats entre le SLA-Abdelwahid et les forces pro-gouvernementales dans le Jebel Marra, fief de ce groupe rebelle et région fertile au coeur du Darfour, ont entraîné récemment la fuite de milliers de personnes. Cette annonce intervient sur fond de réchauffement des relations entre Khartoum et N'Djamena, alors qu'a débuté au Soudan la première campagne électorale multipartite depuis 1986. Le Tchad et le Soudan, qui s'accusaient depuis cinq ans de soutenir des mouvements rebelles hostiles à leur pouvoir respectif, ont annoncé récemment leur intention de normaliser leurs relations et d'en finir avec leur guerre par groupes rebelles interposés. Le président Bechir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, a promis vendredi «de bonnes nouvelles» concernant cette région de l'ouest du pays en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe. Selon plusieurs observateurs, M.Bechir souhaite un accord de paix avec le JEM avant les élections - législatives, régionales et présidentielle - du 11 avril.