L'ouvrage contient près de 750 photos représentant les événements historiques et, surtout, leurs auteurs. A tout seigneur tout honneur. Mohamed Chérif Ould El Hocine, ancien officier de l'Armée de libération nationale, ouvre, une nouvelle fois, le livre de l'Histoire nationale. Eléments pour la mémoire est un manuscrit qui retrace le cheminement du combat pour l'indépendance de l'Algérie. Sur 178 pages, il nous offre des éléments d'information précieux sur le cheminement du combat pour l'indépendance de l'Algérie. Destiné, en particulier à la jeunesse, l'ouvrage nous invite à découvrir les traits et parcours des acteurs de premier plan de la lutte pour l'indépendance. Aussi, il offre des éléments biographiques de ses hommes et femmes, auteurs de l'un des plus importants mouvements de décolonisation du siècle précédent. De 1947 à 1962, l'ouvrage montre la filiation des «historiques» qui allaient déclencher la lutte armée, le 1er Novembre 1954, à l'Organisation secrète (OS), l'aile armée du Parti du peuple algérien (PPA). De prime abord, l'auteur présente Messali Hadj Ahmed, le père du Mouvement nationaliste algérien. Majestueux, dans une photo imposante, «le militant pour l'indépendance de l'Algérie», affiche un sourire sous sa barbe touffue. Ce sourire invite à découvrir davantage les secrets de l'ouvrage. Seules trois illustrations représentent les traits des responsables de l'OS. Il s'agit du valeureux martyr Mohamed Belouizdad, de l'homme politique chevronné Hocine Aït Ahmed et du premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. De Mohamed Belouizdad, l'auteur dit: «Il fut un militant irréprochable aux positions inébranlables.» Sur le même registre, le rôle de Aït Ahmed dans l'internationalisation de la question algérienne est mis en exergue. Responsable de l'OS après l'écartement de Aït Ahmed, en 1948, Ahmed Ben Bella «planifia l'attaque contre la poste d'Oran en 1949 à travers laquelle il visait l'obtention de moyens de financement de l'action armée», témoigne l'auteur. Ce dernier décline ensuite les portraits des éléments du Comité des 22. Le fameux groupe qui se réunit le 25 juillet 1954. Cette réunion allait provoquer une mutation profonde dans la lutte de libération. A partir de cette date, l'action armée devint irréversible. Dans cette quête, le lecteur découvre les visages de ceux et celles qui ont façonné l'histoire récente de l'Algérie. Morts ou encore vivants, les héros ce succèdent et les événements aussi. Pour exemple, une photo prise à la maison de Djamila Bouhired en début de l'année 1956. Elle représente le petit Omar Yacef, Yacef Saâdi et Ali Amar dit Ali la Pointe. Ils sont accompagnés de «l'héroïne de la guerre d'indépendance». L'ouvrage de Mohamed Chérif Ould El Hocine possède une particularité. Il contient près de 750 illustrations. Titanesque, ce travail répond à une exigence pédagogique. Permettre à la jeunesse de s'approprier l'histoire de la lutte du peuple algérien pour son indépendance. Cette exigence s'accompagne du souci de rendre visibles les événements et, surtout, leurs auteurs. Objectif: l'auteur précise dans sa préface: «J'ai tenu à éviter toute polémique.» Honneurs et reconnaissance Après un long parcours de combattant durant la Révolution, M.Ould El Hocine contribue activement à la préservation de l'histoire de la guerre pour l'indépendance. Il est l'auteur d'un ouvrage poignant édité par Casbah Editions en 2009, intitulé. Au Coeur du combat; ce témoignage est publié en français, arabe et tamazight. Le parcours et l'oeuvre du combattant reconverti à l'écriture font l'objet de reconnaissances multiples. D'abord les honneurs officiels: les plus hauts responsables de l'Etat ne tarissent pas d'hommages à l'oeuvre de l'ancien officier de l'ALN. «Nul doute que de telles oeuvres contribuent, comme autant de témoignages vivants, à mieux faire connaître notre Révolution et à enrichir la Bibliothèque nationale par leurs nombreuses qualités», a reconnu le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication, dans une correspondance adressée à M.Ould El Hocine. Le président de l'Assemblée populaire nationale, M.Abdelaziz Ziari a salué l'initiative de l'auteur. Les louanges sont venues aussi du Conseil de la nation, transmises par la plume de l'un de ses membres, M.Mahieddine Amimour. Pour sa part, M.Boualem Bessaïh, président du Conseil constitutionnel, a salué chez l'ancien officier de l'ALN «cette vive flamme» qui anime toujours son coeur et son esprit. Par ailleurs, les différents ministères se sont succédé pour reconnaître l'importance du travail effectué par l'auteur. Les anciens compagnons de lutte ne sont pas en reste. C'est le cas de Belaïd Abdesslam, ancien chef de gouvernement. Le manuscrit de M.Ould El Hocine est d'une importance capitale. En témoigne cette sentence de l'écrivain Yasmina Khadra: «La Mémoire d'un peuple est son meilleur repère.»