Alors que les transporteurs entament leur quatrième jour de protestation, au niveau de la station de bus de Birkhadem, les choses semblent rester au point mort. Les longs pourparlers engagés entre différentes parties ont été vains. Aucune n'est satisfaite, ni les chauffeurs de bus, ni les passagers. Hier encore, la tension était des plus tendues au niveau de cette station. L'activité des cinq lignes devant relier Birkhadem à Kouba, Chevalley, Ben Aknoun, les Annassers et Bir Mourad Raïs, était volontairement gelée «jusqu'à nouvel ordre». Les concernés, avec l'appui des passagers empruntant ces dessertes, campent sur leur position. Selon eux, «le semblant de solution proposé par l'APC relève du surréalisme». Cette dernière indique que les bus n'emprunteront plus le lieudit Diar Errahma et devront faire le détour par le pont de Saoula en empruntant l'autoroute Blida-Alger, pour sortir du côté du marché de Birkhadem et enfin rejoindre leurs destinations respectives. Soit un détour de plus de cinq kilomètres. Or, les transporteurs refusent d'abdiquer et les passagers ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause. «Pour rejoindre le lieu de mon travail, j'ai dû faire appel aux services d'un taxi clandestin moyennant la somme de 400 DA. Idem pour le retour. Cette situation ne peut plus durer et on demande à ce que la route fermée arbitrairement soit rouverte incessamment», martèle un jeune homme exerçant comme fonctionnaire au niveau de la poste de Chevalley. Pour une autre usager, c'est le calvaire. «On ne peut plus résister. Je ne comprends pas la décision prise par les autorités sans en informer au préalable qui de droit. La solution proposée n'arrange personne, et surtout pas les passagers qui devront, les embouteillages aidant, faire plus de quatre heures entre Birkhadem et Kouba». Hier, le marasme est arrivé à son paroxysme. Les temporisations des responsables au niveau de l'APC et de la direction des transports n'ont fait qu'exacerber la patience des chauffeurs et des propriétaires de bus. Les appels au calme des sages n'arriveront bientôt plus à dissuader les concernés de «passer à l'action». Ces derniers, justement, accusent le président d'APC et un certain Rahmaoui Largat, coordinateur, de pousser la situation au pourrissement. Dans un document signé avant-hier par les chefs des lignes en question et remis au maire, il est fait état de quatre propositions concernant les voies à emprunter, et ce pour mettre fin au «problème» et satisfaire toutes les parties. Il s'agit, entre autres de garder le même itinéraire à l'aller et de passer par l'autoroute au niveau du quartier Essalam II. Niet catégorique. Et les transporteurs de s'interroger: «Comment expliquer que la route a été fermée uniquement aux bus et non pas aux autres véhicules et engins dont, notamment les semi-remorques?» A l'heure où nous mettons sous presse, la question demeure sans réponse, et la situation sans dénouement.