La redondance des événements est un phénomène quasi immuable. Des «indiscrétions» indiquent que le RCD, pour marquer sa présence durant la campagne électorale, «serait en train de travailler et de pousser les radicaux du mouvement» à décréter une nouvelle «grève du cartable» semblable à celle que la région a connue dans les années 1994-1995. Simples rumeurs, intox, ou ballons-sondes pour jauger la capacité de mobilisation de cette formation politique en complète perte de vitesse politique sur la scène nationale et régionale? A quelques jours de la rentrée scolaire qui interviendra cette année quelques jours seulement avant le début de la campagne électorale pour le scrutin des locales, le travail de sape de l'opinion par les sous-traitants du RCD semble avoir commencé. Se prononçant il y a quelques jours pour un boycott actif des élections locales du 10 octobre prochain, rejoignant en cela les thèses des maximalistes des ârchs, cette formation abat ainsi les premières cartes de ses arrière-pensées politiques cachées jusque-là sous la simple formule de rejet des élections, si jamais ces «indiscrétions» venaient à être confirmées ou appliquées. Néanmoins, pour l'heure, il ne faudrait pas accorder trop d'attention à ce genre d'informations plus proches du canular que de la réalité, cela dans la mesure où l'année dernière aussi, ces mêmes rumeurs de boycott scolaire en Kabylie, ont circulé quelques jours avant la rentrée scolaire d'alors. Puis, par la suite la Coordination interwilayas des ârchs, flairant la récupération politicienne, a adressé une lettre aux écoliers et lycéens de la région et à leurs parents pour les rassurer que l'option du boycott scolaire n'a jamais été à l'ordre du jour des actions de la coordination. Autrement dit, sur un fond de persistance sporadique de la confrontation ârchs-pouvoir, les manoeuvres politiciennes, les manipulations et la tourmente de l'opinion nationale par des milieux dans ou proches du RCD restent en vigueur. Pourtant, au-delà de la rentrée scolaire, voire de la rentrée sociale tout court, les enjeux de la crise en Kabylie n'ont rien à avoir avec le retour à l'école de milliers d'élèves qu'on veut utiliser comme carte politique, sinon comme otage de rivalité politicienne. En effet pour nombres d'analystes de la scène politique nationale, l'entrée en lice du FFS dans les prochaines joutes électorales a pris de court la formation de Saïd Sadi qui ne s'attendait pas à cette accélération de la situation en Kabylie et qui semble vouloir s'accrocher au moindre événement pour tenter de revenir aux avant-postes médiatiques. D'ailleurs, beaucoup de ces observateurs avancent que, arrivé au bout d'une impasse qui ne veut pas dire son nom, le RCD aurait choisi comme principal ingrédient de sa stratégie de maintenir et d'entretenir la tension en Kabylie, afin de gêner le FFS qui apparaît, désormais, comme une force crédible et mobilisatrice, ayant réussi la gageure de faire libérer les détenus du mouvement des ârchs. Il reste à savoir si dans la région, et en dépit de tout le chaos qui y a prévalu ces derniers mois, on est prêt à sacrifier, une nouvelle fois, la scolarité et donc l'avenir des enfants sur l'autel des ambitions et des calculs occultes de certains personnages obnubilés uniquement par leur image médiatique et par leurs seuls intérêts immédiats. Le dernier mot revient à la population.