Dans le box des accusés, l'époux récitait des versets coraniques tandis que sa femme à la barre a pu attirer la sympathie du procureur. Le tribunal criminel d'Oran a prononcé, hier, une peine de quatre ans de prison ferme contre A. Amine, accusé d'encouragement, soutien et participation à groupe terroriste. Le tribunal a également condamné A. Djamila, épouse du premier accusé, à un an de prison ferme pour les mêmes chefs d'inculpation. L'avocat général a, dans son plaidoyer, requis une peine de 20 ans de prison ferme contre le mari et 4 ans contre l'épouse. L'avocat général a soutenu que les deux accusés encourageaient, soutenaient, hébergeaient et nourrissaient les terroristes. «La femme a accompagné son mari deux fois consécutives dans les missions de soutien au groupe terroriste affilié au Gspc.» Et d'ajouter que la première fois a eu lieu dans les monts de Aïn El Kebira (près de Remchi) et la deuxième à Lalla Setti, proche du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen. Par ailleurs, le même intervenant, été quelque peu indulgent vis-à-vis de la femme, qualifiant de sincères ses déclarations. Emouvant a été le procès d'hier, dans lequel le couple résidant dans la wilaya de Tlemcen a été jugé pour son accointance avec les terroristes. Dans le box des accusés, l'époux récitait des versets coraniques tandis que sa femme, devant la barre, a pu attirer la sympathie du procureur du tribunal et la forte assistance présente. Usant d'un verbe simple, l'accusée ne s'est pas trop demenée pour révéler, simplement et dans le détail, le rôle qu'elle jouait, sans pour autant apprendre que son mari était de connivence avec un quelconque groupe terroriste. Selon le représentant du ministère public, la femme est plus qu'honnête par rapport au mari, elle ne s'est jamais rétractée dans ses déclarations depuis les premiers éléments de l'enquête. L'épouse de Amine n'a, dans son audition, rien laissé au hasard en exposant toute l'affaire argumentant qu'elle a répondu favorablement à la demande de son mari qui lui a intimé l'ordre de l'accompagner aux lieux dits emportant avec elle des djellabas. Ces vêtements sont refilés aux terroristes qui s'en servent comme moyens de camouflage lors de leurs déplacements...«Elle a été impliquée par son mari sans que celle-ci ne se rende compte des activités de son époux», a plaidé M.Khiat Chahid, avocat de la défense de l'épouse. L'affaire remonte à la fin de l'année 2008 à la suite d'un accrochage entre les éléments des forces de sécurité et un groupe terroriste. Alors que l'émir du groupe, affilié au Gspc, a été abattu, un autre, présumé Abdelhak, s'est rendu aux services de sécurité. Au cours des investigations, ce dernier a révélé l''existence d'un réseau de soutien guidé par le nommé A. Amine, bijoutier de fonction dans la wilaya de Tlemcen.