Le Chili a sollicité officiellement l'aide internationale après le séisme qui a frappé le pays, a indiqué hier la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) Elisabeth Byrs. «Le gouvernement a demandé l'assistance internationale», a indiqué Mme Byrs en précisant que les autorités chiliennes ont «fourni une liste qui contient des priorités». Deux jours après le séisme de samedi, un des plus violents des cent dernières années avec une magnitude de 8,8 sur l'échelle de Richter, les sauveteurs tentaient de dégager des victimes de la secousse et surtout du tsunami qui a balayé les côtes, prenant par surprise une population qui n'avait pas été avertie par les autorités. En tout, près de 2 millions de personnes, un Chilien sur 8, ont été affectées par la catastrophe. Deux régions ont été décrétées en «état d'exception», le Maule, et le Bio Bio, dont la capitale Concepcion, une ville d'un demi million d'habitants à 400 km au sud de la capitale, a été placée sous couvre-feu pour éviter de nouveaux pillages. Des dizaines de personnes ont pris dimanche d'assaut des établissements fermés, pour s'emparer de nourriture, parfois aussi d'appareils électroménagers. Le coût des dégâts pourrait atteindre 15 à 30 milliards de dollars, selon la société américaine Eqecat, spécialisée dans la modélisation du risque. Le Japon, dernier à lever hier son alerte au tsunami après d'autres pays du Pacifique, va offrir 3 millions de dollars d'aide au Chili et la Chine a promis un million de dollars. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton devait, par ailleurs, se rendre à Santiago aujourd'hui. D'autre part, le bilan du séisme qui a frappé le Chili samedi est passé à 711 morts dans la nuit de dimanche à lundi, selon une nouvelle estimation du Bureau national des urgences (Onemi). «Le chiffre actualisé est de 711 morts», a déclaré à la presse la directrice de l'Onemi Carmen Fernandez. La présidente chilienne Michelle Bachelet avait annoncé dimanche soir un bilan de 708 morts, ajoutant que ce bilan était appelé à s'alourdir en raison d'«un nombre croissant de disparus». La directrice de l'Onemi a conseillé la plus grande prudence aux personnes reprenant le travail lundi, en raison des risques de chutes de vitres ou de mobilier ou bien de fuites de gaz dans les immeubles endommagés.