Comme à chaque congrès, une guéguerre interne sévit au sein du vieux parti qui, par ailleurs, arrive toujours à s'en sortir. Le prochain congrès ne fait pas exception puisque, selon les militants, rien ne va au sein du parti à Constantine. La crise a atteint son paroxysme quelques jours seulement avant la tenue du neuvième congrès. Ceci pour dire que l'élection des délégués devant y participer a été annulée au niveau de la troisième kasma. Cette annulation est intervenue dans un climat d'affrontements et d'accusations entre les militants des différents clans du FLN. C'est le même cas de la deuxième kasma de Bab El Kantara où d'anciens militants dont l'actuel maire de Constantine ont dû reculer devant le bouillonnement des plus jeunes. C'est dire que le climat est plus que tendu, et offre un terrain aux opportunistes politiques d'occasion pour se saisir de la situation à leur profit. La «fitna» est loin d'être résolue dans une telle atmosphère où certains militants s'accusent mutuellement. Dans cette «violence» politique faite de coups tordus et règlements de compte, ce sont tout simplement les femmes qui menacent d'une démission collective. A ce propos, les contestatrices sont montées au créneau pour manifester leur refus quant à la marginalisation dont elles font objet. Dans ce contexte justement, des militantes du FLN dont l'ex-députée madame Haïchour ont, dans un communiqué datant de samedi dernier, dénoncé le laxisme de la mouhafadha de Constantine qui pratique une forme d'exclusion à leur égard. Pour cette injustice «délibérée», les militantes exigent l'intervention du secrétaire général du FLN. L'exclusion de la femme au sein d'un parti qui se dit démocratique aurait touché même l'honneur de certaines par des déclarations diffamatoires selon l'une des militantes. Cette dernière dévouée à son parti a été exclue malgré l'obtention de sa carte de la mouhafadha. Elle souligne qu'il s'agit d'une exclusion fatale et totale de la femme et des cadres tout en regrettant la crise qui a gravement secoué le FLN. Pour elle, l'intervention du secrétaire général M.Belkhadem est indispensable pour mettre fin à cette mascarade. Ce qui se passe à Constantine est tout à fait contraire à la circulaire de M.Belkhadem indiquant l'ouverture des portes devant la femme. Le même climat règne dans d'autres wilayas de l'Est. Ce n'est pas la première fois que l'ex-parti unique y laisse des plumes dans ce genre de situations, même si cette fois-ci la crise est plus houleuse que les précédents conflits survenus à la veille des grands rendez-vous. Des conflits provoqués par d'illustres inconnus et pseudo-militants ont confié des cadres du FLN, sans citer de noms, pour des intérêts purement personnels pouvant leur permettre d'occuper des postes politiques importants. Ceux-la n'apparaissent qu'au moment des rendez-vous électoraux. Ceux qui font dans le vrai militantisme sont les plus souvent mis à l' écart.