La campagne pour l'amnistie générale vient d'être lancée à partir de la maison de la culture de Mostaganem. A l'initiative d'une aile du FLN composée du député indépendant Bouteldja, de Si Affif et du président de l'APW, ce groupe s'active depuis plusieurs semaines pour faire de Mostaganem une citadelle de la concorde, comme le soulignera le président de l'APW. La salle bleue où se tiendra la rencontre était bondée de sympathisants venus des wilayas limitrophes, dont un groupe imposant accompagnant Benaïcha, l'ex-émir de l'AIS pour la région ouest. Ils étaient plus de 1200 militants ou membres d'associations à converger vers le lieu de la rencontre dès les premières heures de la matinée de jeudi afin de trouver une place à l'intérieur de la salle que les organisateurs avaient parée des portraits du président Bouteflika. Parmi les participants, on notera la présence de deux membres du gouvernement - Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères et numéro deux du FLN, et El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels -, de Rabha Tounsi représentant les victimes du terrorisme, de pas moins de quatre responsables d'organisations estudiantines ainsi que du Dr Chaâlal Omar, président de l'Association des zaouïas, et d'un représentant de l'Association des imams. L'absence de l'ancien président Ahmed Ben Bella, dont la participation était pourtant annoncée comme certaine par les organisateurs et leurs relais médiatiques, fera beaucoup de déçus parmi ses admirateurs. Toutefois, prétextant d'autres préoccupations dues à un agenda chargé, c'est Abdessadok, son représentant, qui lira une lettre dans laquelle le premier président de la République fera l'éloge de l'amnistie générale. Les discours les plus attendus furent incontestablement ceux de Benaïcha et de Belkhadem. Si le premier n'hésitera pas à faire l'éloge de l'initiative présidentielle, le second préviendra contre toute utilisation politicienne de l'amnistie. De son côté, Rabha Tounsi justifiera sa participation par « la nécessaire prise en charge des enfants des terroristes qui ne sont que des victimes innocentes ». Pour Benaïcha, la concorde devrait précéder l'amnistie qui doit concerner tout le peuple. Dans sa courte conférence de presse, il insistera sur la récupération de tous les droits, y compris celui du retour sur la scène politique de l'ex-parti sous une forme qu'il ne précisera pas. Peut-être le fera-t-il à l'occasion d'une prochaine sortie.