Rien ne va plus à l'APC d'Oran. L'Assemblée populaire communale d'Oran vit ces deux derniers jours au rythme d'incessants remous et de tractations marathoniennes. Avant-hier, une motion de retrait de confiance contre l'actuel maire, Sadek Benkada, a été adoptée. C'est la course au fauteuil. Pour son remplacement, trois noms circulent. Il s'agit de Boukhatem Nouredine, Hessam Zinou et Hamou Bachir. Le premier cité, tête de liste du FLN aux élections municipales de 2007 et déchu par la suite, aurait l'avantage des pronostiqueurs. Fin connaisseur des rouages du FLN et de l'administration, directeur général de l'Entreprise des manifestations économiques et commerciales d'Oran (Emecc), M.Boukhatem s'est confiné dans un silence total depuis son éviction. Aujourd'hui, la pression monte. Ça bouillonne à l'Hôtel de ville. C'est la guerre des tranchées et des coulisses. Certes, l'ancien maire déchu n'a pas caché sa volonté de reprendre du service à la tête d'une APC en pleine ébullition. «Je voue un grand respect à la population d'Oran. Comme vous le savez, je suis militant discipliné», a-t-il indiqué. Cependant, les élus auront-ils l'audace politique de faire appel à celui qu'ils avaient eux-mêmes destitué deux ans auparavant? D'autant que les observateurs n'arrivent pas à expliquer ce retournement de situation. Contacté par nos soins, Sadek Benkada s'est refusé à tout commentaire. «Je ne ferai aucun commentaire», s'est-il contenté de nous répondre. La rumeur persistante à Oran, est par la force des choses devenue réalité. En effet, tel que prévu, une semaine après l'élection présidentielle ayant vu la réélection de Abdelaziz Bouteflika, les 27 élus se sont insurgés contre le désormais ex-président d'APC d'Oran. Dans la motion de retrait de confiance signée par majorité écrasante des élus, plusieurs griefs ont été retenus contre M.Benkada. Il est reproché au maire destitué la mauvaise répartition des postes et la gestion des activités de la commune. Selon les mêmes signataires, M.Benkada aurait dissimulé sa couleur politique alors qu'il est un élu du FLN. Mais la goutte ayant fait déborder le vase a trait à la déclaration du Premier ministre à la tribune de l'Assemblée populaire nationale. Ahmed Ouyahia avait dressé un tableau noir quant à la gestion des APC d'Oran. Le malaise qui couvait au sein de l'APC depuis longtemps, vient de prendre ainsi une autre dimension et ses répercussions ne sauraient tarder.