La Serbie ne reconnaîtra pas «indirectement ou directement» le Kosovo mais «un compromis historique est toujours possible», a déclaré Bozidar Djelic, vice-premier ministre serbe chargé du dossier européen, après son entretien avec le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. M.Djelic avait rencontré lundi à Belgrade M.Kouchner qui s'est rendu également à Pristina pour inciter les deux parties à trouver des solutions «innovantes» pour régler leur coexistence, tout en réaffirmant leur vocation européenne à terme. «La compréhension de la France est encourageante pour les démocrates serbes», a affirmé le ministre serbe devant quelques journalistes français, avant d'expliquer que «ceux qui pensent que c'est trop tard pour une solution n'ont pas raison»: «de par sa constitution et un consensus national, la Serbie ne reconnaîtra pas indirectement ou directement le Kosovo, mais nous avons réitéré notre volonté de trouver des solutions». La France bénéficie à Belgrade «d'interlocuteurs constructifs et pragmatiques. Un compromis historique est toujours possible», a-t-il assuré. «La réalité sur le terrain et la volonté de l'Union européenne à ce que l'ensemble des Balkans occidentaux fassent partie de l'UE nous mènent tous vers le chemin d'un compromis entre Belgrade et Pristina», a-t-il observé. Or, «on ne peut trouver un compromis sans discuter», un compromis qui «ne satisfera pleinement ni l'un ni l'autre des côtés», a-t-il reconnu. Selon M.Djelic, la France a apporté son soutien à ce que la candidature de la Serbie à l'Union européenne soit «dès que possible à l'ordre du jour d'un des prochains conseils des ministres européens». Il a espéré que cela pourrait se produire «au plus tôt en juin». Belgrade a déposé sa candidature le 22 décembre. Il appartient désormais aux Vingt-sept de transmettre à l'unanimité cette candidature pour examen à Bruxelles. M.Kouchner, lors de sa visite de dimanche à mardi dans les deux capitales, a salué «le chemin accompli» et relevé des évolutions positives dans les discours des dirigeants, sans voiler les grandes difficultés qui demeurent.