Le décret de création de 27 entreprises de transport urbain sera bientôt présenté en réunion du gouvernement. L'Etat envisage de reprendre en main les transports publics. C'est l'un des chantiers les plus importants qui attend un assainissement des pouvoirs publics. Le département des transports semble s'y mettre. Ainsi, lors d'une visite de travail effectuée avant-hier à Alger, le ministre des Transports, Amar Tou, a annoncé la création prochaine de 27 entreprises de transport urbain à l'image de celle d'Alger. Le décret de création de ces entreprises sera présenté bientôt en réunion du gouvernement, a-t-il affirmé. A cet effet, pas moins de 1020 bus seront commandés auprès de la Snvi. Ils viendront renforcer le parc des véhicules de transport urbain à travers plusieurs villes et wilayas de l'intérieur du pays. Cela constituera un important plan de charge au profit de la Société nationale de véhicules industriels qui en en a tant besoin pour renflouer ses caisses. Depuis fort longtemps, une anarchie indescriptible mine le secteur du transport des voyageurs. L'activité y afférente a littéralement explosé ces dernières années. En revanche, d'aucuns diraient qu'elle est très mal organisée. Chacun des concernés fait peu cas des normes en vigueur. La réglementation régissant le secteur n'est pas respectée. L'état des lieux s'apparente à une jungle, selon les usagers de ce moyen de locomotion. De nombreuses victimes ont été enregistrées dans des accidents de bus. Aussi, beaucoup de travail reste à entreprendre dans ce secteur qui semble tout à fait négligé. La modernisation de l'activité, selon les professionnels, devrait passer par la révision des conditions d'accès à la profession de transporteur routier des voyageurs. La mise en place de nouvelles mesures portant sur les qualifications professionnelles, notamment les conditions de sécurité et de qualité de service ainsi que les moyens matériels sont visées. De même, la durée de validité des documents administratifs pour l'exercice de cette activité doit être revue, indiquent-ils. Les transporteurs privés profitent du manque de contrôle et de l'énorme demande à satisfaire pour se soustraire aux exigences de qualité. Encombrement, trafic de lignes, business de licences d'exploitation sapent le secteur, selon de nom-breux professionnels du secteur. Par ailleurs, l'essentiel des transporteurs privés exploite de minibus vétustes, qualifiés de cimetières ambulants. De plus, ils choisissent les lignes les plus rentables sans se soucier du service public. Il n'y a pas de respect des arrêts, car les conducteurs s'arrêtent là où bon leur semble. Ainsi, il y a de moins en moins d'usagers qui peuvent prendre place dans un bus répondant aux normes. Dans cette jungle des transporteurs, on constate aisément qu'ils méprisent les textes en vigueur. S'y mêlent également le manque de respect aux voyageurs et la menace de protestation. Le tout se solde par une concurrence des plus rudes entre le privé et le public. L'option de la reprise en main du secteur par les pouvoirs publics tranche avec la remise entre les mains du privé du transport universitaire. L'opérateur privé Tahkout a investi le transport universitaire à Alger et dans les wilayas limitrophes en mettant en marche plus de 2300 bus. Outre les diverses anomalies dénoncées, des étudiants assurent que malgré la pléthore de bus de l'opérateur, beaucoup d'entre eux restent sur les quais des stations de bus. Par ailleurs, l'Entreprise de transport urbain et suburbain a renoué avec son activité de transport universitaire en se dotant de 275 nouveaux autobus fabriqués par la Snvi.