La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a profité de la réunion du bureau de wilaya d'Alger de son parti pour revenir sur certains points ayant fait l'actualité de la semaine passée. Ses déclarations contrastent fortement avec celles qu'elle a tenues, la semaine dernière à Zéralda, où elle n'avait pas manqué de fustiger la stratégie du ministre de l'Education Benbouzid dans la gestion de la grève. Ainsi, du discours d'Ouyahia vendredi, du retour des enseignants au travail, des praticiens de la santé à la peine de mort en passant par la justice et les cadres de la Cnan toujours en prison, Hanoune a fait le tour de toutes ces questions. À propos des cadres de la Cnan, Hanoune se demande pourquoi ils sont toujours en prison. “Ces cadres de la Cnan n'ont rien fait et cela, tout le monde le sait. Mais malgré cela, ils croupissent toujours en prison.” À l'étonnement général, elle ajoute que “c'est aussi le cas du secrétaire général du ministère des Travaux publics”. Sentencieuse, elle affirme qu'“il n'est coupable de rien et je demande sa libération”. Mais la part du lion de son intervention a porté sur le secteur de l'éducation, qualifiant la manière de faire de Benbouzid “de pratiques démocratiques civilisées”. Sachant que la même Louisa Hanoune avait tiré à boulets rouges sur le ministre la semaine dernière en appelant le Premier ministre Ahmed Ouyahia à intervenir afin de mettre un terme au dérapage. “Ce qu'a fait Benbouzid, je le qualifie de positif. Ce sont des pratiques démocratiques civilisées. Certes, il y a toujours ceux qui parasitent entre les enseignants et la tutelle, mais il suffit de voir les fiches de paie des enseignants pour se rendre compte que les augmentations sont effectives. Par rapport aux indemnités, le ministre n'est jamais revenu sur sa parole. Les enseignants n'ont rien perdu et le PT soutient le ministère dans ses actions”, ajoutera-t-elle. Ceci alors qu'auparavant, Louisa Hanoune avait fait un grand bruit lorsque le ministre avait décidé de recourir à la justice pour contraindre les enseignants à reprendre les cours. Le discours du secrétaire général du RND est qualifié par Mme Hanoune de nationaliste et résistant. “Les décisions d'Ouyahia ne font que défendre les intérêts de la nation. À présent, c'est au peuple de soutenir les actions du gouvernement qui vise à régler tous les problèmes de manière civilisée. Car nous avons beaucoup plus besoin de tranquillité. Même la décision de la Présidence de recevoir une délégation des praticiens de la santé pour le dénouement de la grève est de bon augure pour l'avenir”, indiquera-t-elle. Cela dit, Hanoune s'en prend au département de Tayeb Belaïz dont elle réclame plus de souveraineté. “On aurait aimé avoir une justice plus souveraine qui appliquerait le principe : d'où tiens-tu cela ?” Aussi, la justice doit “récupérer l'argent de la corruption”. Selon elle, le ministère de la Justice “n'a pas le courage de reconnaître ses tares et la justice est au service des hommes d'affaires et non pas du peuple”, assénera-t-elle. Le code de la famille n'a pas été en reste, puisque la SG du PT a déclaré que ce texte “fait pour satisfaire la classe islamiste doit tout simplement disparaître, car, il ne faut pas utiliser l'islam pour des intérêts purement politiques”, a-t-elle encore ajouté. Enfin, Louisa Hanoune s'est dit d'accord avec Farouk Ksentini concernant l'abolition de la peine de mort en Algérie.