L'Union Africaine (UA) a confirmé hier dans un communiqué la réélection du président sortant du Togo, Faure Gnassingbé, appelant au calme l'opposition qui conteste ce résultat. «M.Faure Essozima Gnassingbé est réélu président de la République du Togo», affirme le communiqué, précisant qu'il «présidera à nouveau aux destinées du Togo pour les cinq prochaines années. Il a recueilli 1,24 million de voix sur les 2,1 millions de suffrages exprimés». L'UA avait déployé sur place, dès le 23 février, une mission d'observation des élections. «Les observateurs de l'UA ont indiqué que globalement, d'après leurs observations, le scrutin s'est déroulé de manière libre et transparente. Ils ont toutefois recueilli des plaintes provenant d'acteurs politiques concernant l'authentification des bulletins de vote et la centralisation des résultats», ajoute le texte. L'UA «appelle de nouveau les acteurs de la vie politique togolaise ainsi que le peuple togolais à s'inscrire davantage sur la voie de la paix, du dialogue et de la réconciliation. Elle appelle également le Président Gnassingbé à tendre la main à tous, au nom des intérêts de la nation». «La mission de l'UA exhorte les contestataires à recourir aux voies légales pour se faire entendre», ajoute le communiqué. M.Gnassingbé entame donc un second mandat après être arrivé au pouvoir en 2005 de manière contestée et dans les pas de son père, le général Gnassingbé Eyadema, qui a régné sans partage sur le pays pendant 38 ans. Le principal challenger Jean-Pierre Fabre, candidat de l'Union des forces du changement (UFC), qui a recueilli 34% des suffrages selon les résultats provisoires, dénonce des irrégularités dans la collecte des bulletins de vote et rejette les résultats. Environ 400 personnes, des jeunes pour la plupart, ont participé hier matin à Lomé à une manifestation de l'opposition avant d'être dispersées par les forces de l'ordre. L'Union des forces du changement (UFC) et trois petits partis de l'opposition avaient appelé la population à protester contre les résultats «frauduleux» du 4 mars, donnant une large victoire au chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé sur son principal rival Jean-Pierre Fabre (60,92% des voix contre 33,94%). La Force spéciale élection présidentielle (Fosep, comprenant au total 6000 gendarmes et policiers) avait déployé, dès 07H00 du matin, hier, des hommes un peu partout dans le quartier populaire de la capitale où était prévu le rassemblement. Quelque 400 personnes, des jeunes pour la plupart, ont répondu à l'appel de l'opposition. «Nous voulons un changement, nous voulons un nouveau président», ont entonné les manifestants, bras levés, sous le regard de quelques observateurs de l'ONU et de l'Union européenne.