Le porte-parole du département d'Etat américain Philppe Craolli a exprimé ses excuses devant le Guide de la Révolution libyenne Mouamar El Gueddafi pour des propos qu'il a tenus devant des journalistes en fin de semaine dernière. Il a assuré «regretter» ses dires et tenait à «exprimer ses regrets si ceux-ci ont pu offenser le dirigeant libyen. Je comprends que mon commentaire personnel a été perçu comme une attaque personnelle contre le président libyen» avant de renchérir et d'affirmer «que ses propos n'exprimaient en rien» la position officielle américaine à l'égard de la Libye. Ses excuses font suite à la convocation mercredi dernier du chargé d'affaires de l'ambassade des Etat-Unis à Tripoli par le ministère libyen des affaires étrangères qui avait adressé sa protestation. Tripoli exigeait «des explications et des excuses» de Washington et prévoyait des «répercussions négatives sur les relations économiques et politiques entre les deux pays» si aucune mesure n'était prise. Le lendemain, la Compagnie nationale libyenne de pétrole avait mis en garde les compagnies pétrolières américaines des «répercussions» que pourraient provoquer ces propos. Après Berne, Londres, Rome, le Guide libyen fait plier Washington. Voilà donc un bédouin avec quelques lopins de désert et 6 millions de personnes, qui défie les grandes puissances mondiales. Multipliant les «triomphes diplomatiques» Mouamar El Gueddafi, le Roi des rois, laisse pantois tous les chefs d'Etat arabes qui continuent de plier l'échine sous le poids des humiliations qu'ils subissent de toutes parts. Après avoir libéré Abdelbasset Ali Al Megrahi, le Libyen condamné à la prison à perpétuité pour l'attentat de Lockerbie en 1988, soldé ses comptes avec l'Italie contrainte de verser à la Libye cinq milliards de dollars sur les vingt-cinq prochaines années et décrété un embargo économique et commercial à la Suisse, Mouamar El Gueddafi obtient les excuses de la Maison-Blanche. Décidément, ce bédouin a de la suite dans les idées.